L'hebdomadaire se réfère à l'Institut Auckland pour rapporter une forte activité des groupes occidentaux dans l'industrie agricole de l'Ukraine. Parmi les sociétés intéressées par les terres ukrainiennes on retrouve des géants tels que Monsanto, Cargill et DuPont.
"Les sociétés étrangères ont tellement augmenté leurs investissements en Ukraine qu'on pourrait penser que l'agriculture du pays est passée sous le contrôle des groupes occidentaux", affirme Frederick Musso, directeur de l'Institut Auckland. "Tous les aspects de la chaîne d'approvisionnement agricole de l'Ukraine — de la production agricole à l'exportation des marchandises — sont de plus en plus contrôlés par les sociétés occidentales", écrit Musso.
"Les organisations financières comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international soutiennent les intérêts du capital par leur politique. L'accord d'association avec l'UE implique que l'Ukraine ne fermera pas son secteur agricole aux investissements étrangers", affirme Musso.
"En réalité, il ne reste plus rien en Ukraine hormis un peu de main d'œuvre qualifiée, dont une partie a déjà quitté le pays, et les ressources en termes de terres végétales. Deux camps s'affrontent pour ces terres: d'un côté les Chinois, qui importent activement d'Ukraine des céréales, des cultures oléagineuses, et de l'autre les compagnies européennes qui ont besoin de terres végétales pour cultiver des plantes énergétiques et du biocarburant. C'est la ressource qui est censée permettre à l'Ukraine de survivre. Nul ne veut savoir que le pays devra renoncer à ses terres", explique Andreï Souzdaltsev, doyen adjoint de la faculté d'économie et de politique mondiales du Haut collège d'économie.