L'ancien premier ministre nippon s'est rendu en Crimée, s'attirant la colère de Tokyo, qui redoute que cette visite ne crée au sein de la communauté internationale un "malentendu" sur la position du Japon, qui ne reconnaît pas l’adhésion de la Crimée à la Russie.
Et d'ajouter qu'il n'excluait pas de s'installer en Crimée en cas de problèmes lors de son retour au pays, si, par exemple, son gouvernement le privait de passeport japonais.
"J’ai découvert que le référendum en Crimée avait été mené en conformité avec la constitution ukrainienne, de manière pacifique, dans le cadre d'une procédure démocratique et qu’il avait exprimé une volonté réelle des habitants", a déclaré M. Hatoyama lors d’une conférence de presse à Simferopol.
Selon M.Hatoyama, le seul objectif de son voyage consistait à "montrer la vérité à la société japonaise concernant la nature démocratique de la volonté de la population de la Crimée de faire partie de la Russie".
Richissime héritier d'une dynastie industrielle et politique, Yukio Hatoyama avait été élu premier ministre du Japon en septembre 2009, mais avait dû jeter l'éponge après des volte-face incessantes dès le mois de juin 2010. Officiellement retiré de la politique, il n'en continue pas moins à prendre des initiatives, au grand dam du pouvoir en place.
Peuplée en majorité de russophones, la Crimée a été rattachée à l'Ukraine en 1954 conformément à la décision du dirigeant soviétique de l'époque Nikita Khrouchtchev. Suite au coup d'Etat du 22 février 2014 à Kiev, la péninsule a organisé un référendum sur son indépendance vis-à-vis de l'Ukraine et son rattachement à la Russie. Plus de 96% des participants au scrutin ont voté pour l'adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie. Les autorités ukrainiennes et les pays occidentaux n'ont pas reconnu ce référendum et l'ont qualifié "d'acte d'annexion".