Le retrait total de la Russie du Traité sur les Forces conventionnelles en Europe constitue une réponse de Moscou à l’intensification de l’activité de l’Otan à l’est de l’Europe, estime le directeur du Centre Carnegie de Moscou, Dmitri Trenine.
La Russie a suspendu le 11 mars sa participation aux réunions du Groupe consultatif commun créé dans le cadre du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE). Cela signifie que la Russie se retire complètement de ce Traité.
"A mon sens, c’est un geste diplomatique. Il n’a pas de contenu réel sérieux: rien ne change concrètement. Mais c’est une démonstration, un geste qui pointe le fait que l’Europe est actuellement dénuée de système de sécurité", a-t-il ajouté, précisant que la Russie avait cessé de participer au traité en 2007.
Signé en 1990, le Traité FCE définissait les quantités d'armements conventionnels de l'Otan et du Pacte de Varsovie stationnés en Europe. Après la dissolution de l'URSS en 1991, le Traité a été ratifié par 30 Etats — les pays membres de l'Otan, les six Etats du Pacte de Varsovie, et huit Etats de l'ex-URSS (Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, Kazakhstan, Moldavie, Russie et Ukraine).
En novembre 1999, le sommet de l'OSCE à Istanbul a donné lieu à la signature d'une version adaptée du traité, ratifiée par seulement quatre pays — la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine.
En juillet 2007, la Russie a partiellement suspendu l'application du Traité FCE, exigeant que tous les pays membres de l'Otan ratifient la version adaptée du Traité de 1999 et procèdent à sa stricte application.