Ce résultat pouvant paraître une défaite, pour l'Ukraine, est un progrès. L'année dernière elle était en deuxième position, davantage de malheurs que cette année ne sont dévolus qu'au Venezuela.
Une partie de malheurs ukrainiens provient du FMI, qui sous l'apparence d'aide à l'instauration de la démocratie a placé le pays en une situation bien délicate. Si l'Ukraine n'y renonce pas — et rien pour le moment ne l'indique — il n'y aura prochainement personne pour travailler, ni où. Alors on devra recourir uniquement à des crédits occidentaux. Vu que le pouvoir ukrainien est constitué à présent principalement d'oligarques, on comprend qu'ils ne sont pas habitués à travailler et n'entendent pas le commencer.
D'ailleurs, les oligarques comprennent toutefois qu'il faut faire quelque chose, et pour garder leur part au gâteau il leur faut une démarche de marchéage compétente. Pour cette raison, une partie de crédits occidentaux pourront quand même être investis dans la guerre, qui permet depuis déjà un an aux autorités à Kiev de justifier leurs propres erreurs. Néanmoins, l'effet en sera de toute façon provisoire. La guerre détruit tout qui avait été construit durant de longues années à l'époque soviétique et n'a pas été anéanti en période de l'indépendance ukrainienne. Notons que l'artillerie frappait pendant tout ce temps la région la plus industrialisée de l'Ukraine. Et comme résultat — les mines sont fermées, les usines font faillite et les gens restent sans travail. D'autant que pour le montant actuel de la rémunération cela ne vaut pas la peine de travailler. Le salaire est moindre seulement en Zambie — 43 $. Et l'on n'aperçoit pas jusque là de lumière au bout du tunnel, au contraire, le parlement ukrainien a baissé les allocations vieillesse et augmenté les impôts. Pour redresser la situation il convient de remplacer le pouvoir, considère l'économiste et le politologue Aleksandr Doudtchak.
Il n'existe pas d'autre moyen. Les marchés sont délabrés, la production est détruite, la participation à la division internationale du travail et la coopération avec des partenaires traditionnels ont été anéanties délibérément. D'après tout, nous voyons réaliser le programme de l'extermination de l'Ukraine comme Etat industriel. La fermeture des mines, des licenciements de masse concourent à faire transformer l'Ukraine en un territoire du chaos, où vont roder des foules d'affamés, ce qui va créer des problèmes à tous les voisins.
Par ailleurs, les voisins ont leurs problèmes à eux. Aux sanctions contre l'économie russe se sont ajoutés des prix bas du pétrole. Mais si la Russie a le groupe BRICS et d'autres partenaires, qui ne sont pas pieds et poings liés par des sanctions, si la Pologne et la Roumanie ont Bruxelles, l'Ukraine reste seule à se débattre de ses malheurs — puisqu'elle a quitté la Russie, mais n'est toujours pas intégré l'Europe.