La position de l'Occident, selon laquelle l'exigence d'autonomie exprimée par la population russophone de l'Ukraine est absolument inacceptable, suscite de nombreuses questions, déclare le diplomate, chercheur, politologue et journaliste Gregory Clark dans une interview accordée à Sputnik.
"Il était clair depuis le début que la population russophone du sud-est de l'Ukraine voulait simplement la même autonomie que les groupes culturels importants dans nos propres pays, ce qu'on considère comme allant de soi en Occident", déclare Clark.
Compte tenu des événements passés en Europe, le diplomate trouve étrange que l'Occident considère comme inacceptable l'exigence d'autonomie de la population russophone de l'Ukraine.
"Les Écossais au Royaume-Uni, les Catalans en Espagne, les francophones au Canada et les Slovaques de l'ex-Tchécoslovaquie avaient bien moins de motifs pour revendiquer le droit à des formes d'autonomie, de fédération ou même d'indépendance. L'Allemagne est répartie en 16 autonomies, dont chacune dispose d'une semi-souveraineté. Même l'Australie et les USA, monoculturels, préfèrent se répartir en territoires fédéraux pour assurer une meilleure gestion", souligne Gregory Clark.
"Imaginez-vous ce qui se produirait si Moscou bombardait aujourd'hui Kiev et détruisait les principales usines ukrainiennes et l'infrastructure du pays pour forcer les autorités à accorder l'indépendance au sud-est de l'Ukraine? Le cri des médias occidentaux retentirait à travers le monde pendant des décennies. Les faucons américains commenceraient à compter leurs ogives nucléaires", déclare Clark.
L'Ukraine, selon le politologue, est un nouveau moyen pour les USA et le Royaume-Uni d'élargir leur pouvoir et leur territoire.
La situation en Ukraine, d'après lui, reproduit justement ce genre de scénario.