Expert: la situation en Ukraine est un moyen pour les USA d'élargir leur territoire

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Le politologue et journaliste Gregory Clark souligne que Washington a d'abord tout fait pour que le gouvernement ukrainien soit renversé, puis a cherché à réprimer la révolte.

La position de l'Occident, selon laquelle l'exigence d'autonomie exprimée par la population russophone de l'Ukraine est absolument inacceptable, suscite de nombreuses questions, déclare le diplomate, chercheur, politologue et journaliste Gregory Clark dans une interview accordée à Sputnik.

"Il était clair depuis le début que la population russophone du sud-est de l'Ukraine voulait simplement la même autonomie que les groupes culturels importants dans nos propres pays, ce qu'on considère comme allant de soi en Occident", déclare Clark.

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Le soutien naturel de ces populations par Moscou, note le politologue, sert toutefois de prétexte à l'Occident pour une nouvelle Guerre froide antirusse.

Compte tenu des événements passés en Europe, le diplomate trouve étrange que l'Occident considère comme inacceptable l'exigence d'autonomie de la population russophone de l'Ukraine.

"Les Écossais au Royaume-Uni, les Catalans en Espagne, les francophones au Canada et les Slovaques de l'ex-Tchécoslovaquie avaient bien moins de motifs pour revendiquer le droit à des formes d'autonomie, de fédération ou même d'indépendance. L'Allemagne est répartie en 16 autonomies, dont chacune dispose d'une semi-souveraineté. Même l'Australie et les USA, monoculturels, préfèrent se répartir en territoires fédéraux pour assurer une meilleure gestion", souligne Gregory Clark.

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Le politologue indique que le soutien de Moscou aux insurgés est incomparable avec l'aide prêtée aux séparatistes albanais du Kosovo par l'Occident.

"Imaginez-vous ce qui se produirait si Moscou bombardait aujourd'hui Kiev et détruisait les principales usines ukrainiennes et l'infrastructure du pays pour forcer les autorités à accorder l'indépendance au sud-est de l'Ukraine? Le cri des médias occidentaux retentirait à travers le monde pendant des décennies. Les faucons américains commenceraient à compter leurs ogives nucléaires", déclare Clark.

L'Ukraine, selon le politologue, est un nouveau moyen pour les USA et le Royaume-Uni d'élargir leur pouvoir et leur territoire.

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Ces pays, souligne Clark, adoptent toujours la même méthode: trouver un groupe d'opposition dans le pays cible, le fournir en armes et lui apprendre tous les mécanismes d'insurrection contre le gouvernement. Ensuite, en se protégeant derrière l'une des normes du droit international, la Responsabilité de protéger (R2P), ils les aident à obtenir l'indépendance, ce à quoi les bombardements de l'infrastructure vitale peuvent s'avérer utiles. C'est exactement ce qui a été fait en ex-Yougoslavie, note Clark.

La situation en Ukraine, d'après lui, reproduit justement ce genre de scénario.

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"Vous adhérez à un gouvernement faible et incompétent en cherchant à réprimer une révolte légitime. En cas de succès, vous pouvez également obtenir un nouvel État satellite, voire de nouvelles bases militaires. Quoi qu'il en soit, c'est une méthode simple pour convaincre les autres et soi-même que vous êtes le sauveur des opprimés. C'est aussi le scénario dangereux d'une éventuelle domination mondiale", conclut Gregory Clark.

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