Les données secrètes de l'agence de renseignement israélienne (Mossad) publiées par le journal contredisent de nombreuses déclarations du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui prétend que l'Iran serait sur le point de créer une bombe atomique. Quand en 2012, il avait prononcé à l'Onu un discours retentissant déclarant que l'Iran allait développer des armes nucléaires en moins d'un an, son propre service secret n'était pas d'accord avec lui.
Premièrement, l'uranium doit être enrichi à 90% pour la charge nucléaire. Deuxièmement, les Iraniens ont par la suite complètement appauvri l'uranium à 20% ou l'ont transformé en combustible pour les réacteurs, en conformité avec les Accords de Genève de 2013, c'est-à-dire avec le "Plan d'action commun".
L'administration Obama, qui a mis en jeu sa propre autorité politique pour la signature d'un accord global et défini du "Groupe 5+1" (la Russie, les États-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, la France plus l'Allemagne) avec l'Iran, craint que l'allocution du leader israélien au Congrès puisse nuire aux négociations déjà très difficiles entre Téhéran et les Six.
Il n'est pas exclu que les informations secrètes du Mossad et des services de renseignement de l'Afrique du Sud aient été transmises au journal The Guardian afin de neutraliser la future intervention de Netanyahou à Washington.
Les déclarations du CNRI ne sont pas pour l'instant confirmées. Cependant, cette organisation a clairement des sources dans la communauté nucléaire iranienne: ces dernières années, ses membres ont déjà fait plusieurs déclarations — par la suite confirmées — concernant différentes activités de Téhéran. Sans entrer dans les détails des investigations dissidentes, il faut souligner que le moment de ces déclarations n'a pas été choisi par hasard. C'est un atout de propagande, un cadeau à Netanyahou dans sa lutte contre tous les accords nucléaires possibles avec l'Iran.
Sans aucun doute, le problème nucléaire iranien est devenu, avant tout, une pomme de discorde dans les relations entre deux hommes politiques — Barack Obama et Benyamin Netanyahou. En ce qui concerne les relations entre les États-Unis et Israël, les différends personnels des leaders actuels sont peu susceptibles de secouer les liens profonds et étroits entre les deux États, qui ont beaucoup d'intérêts communs dans la région et dans le monde.