Les hommes politiques français ont tous une attitude différente envers l'UDMF. Au Front national (FN), on voit dans les actions des démocrates musulmans "une menace pour les valeurs françaises" et ont rappelle leurs initiatives pour autoriser le port du niqab (un voile couvrant le visage à l'exception des yeux) dans les lieux publics et introduire des menus halal dans les cantines scolaires. Les partisans de Marine Le Pen estiment que les musulmans ont suffisamment d'occasions de participer à la vie politique française en tant que membres et électeurs des partis traditionnels. "Qu'est-ce qui est plus important pour eux? Le fait d'être Français ou musulmans?", se demande-t-on au FN. Les socialistes sont plus bienveillants à l'égard de l'UDMF et considèrent que tout le monde a le droit de constituer des partis politiques.
L'Union des Démocrates Musulmans Français n'est pas le premier parti islamique en France. Des tentatives d'organiser politiquement les musulmans français avaient déjà été entreprises en 1997 et 2009. Les deux avaient échoué. L'UDMF elle-même, qui existe depuis novembre 2012, n'a jamais enregistré de grandes victoires jusqu'à présent. Le parti ne compte que 800 membres actifs et près de 8 000 sympathisants — les non-musulmans sont également admis.
Les attentats islamistes de janvier et la réaction de la société française ont sérieusement aggravé le problème. Jamais encore les caricatures du prophète Mahomet n'avaient été si nombreuses dans les médias, et donc, jamais les sentiments religieux des musulmans français n'avaient été en contradiction si flagrante avec les idéaux républicains et le devoir civique.