« How are you? ». C'est la question, à laquelle presque tous les participants aux négociations de la semaine dernière à Minsk auraient pu répondre sans problème. Tous sauf un, le hôte des pourparlers, le président biélorusse Alexandre Loukachenko. A part le biélorusse, la seule langue étrangère que Loukachenko ait parlé en public, c'est… le russe.
Quant aux participants aux négociations sous le « format normand » Vladimir Poutine, Piotr Porochenko, Angela Merkel et François Hollande, ils ont mené à Minsk une partie des négociations sans leurs conseillers ni traducteurs. On peut donc supposer qu'ils ont parlé anglais.
Poutine meilleur en anglais que Merkel et Hollande
Selon une enquête réalisée par The Guardian, Vladimir Poutine, qui parle l'allemand mieux que l'anglais, aurait une meilleure langue de Shakespeare que François Hollande et Angela Merkel. Le quotidien lui donne une note de 8 sur 10 pour son discours en un anglais empreint d'un fort accent, mais très convainquant, lors de la présentation des JO de Sotchi devant Comité International Olympique. Quant à Merkel et Hollande, The Guardian leur a attribué des notes de 7/10 et 4/10.
La chancelière allemande Angela Merkel manie mieux les langues étrangères que François Hollande. Outre l'anglais, elle parle aussi le russe grâce à sa scolarité en ex-RDA. Les journalistes l'ont déjà vu échanger à plusieurs reprises quelques phrases en russe avec Poutine en marge des rencontres officielles.
Lors de la visite de François Hollande aux Etats-Unis, les journalistes ont pu entendre le président français s'entretenir en anglais avec Barack Obama. Comme l'a confié son fils Thomas, Hollande n'est pas bilingue, mais il maîtrise suffisamment bien l'anglais pour comprendre le contenu d'une conversation.
Les fonctionnaires européens presque tous anglophones
En Europe où 24 langues sont parlées, si les institutions européennes ont trois langues de travail (l'anglais, le français et l'allemand), en pratique, c'est la langue de Shakespeare qui gagne du terrain. Et pour cause, la plupart des dirigeants européens l'ont étudiée pendant leurs études.
Parmi les hauts fonctionnaires de l'UE, le champion des polyglottes, c'est le président du Parlement européen Martin Schulz. Outre l'allemand, sa langue maternelle, il parle parfaitement l'anglais, le français, a un bon niveau d'italien et possède même des notions d'espagnol et de néerlandais. Son opposant, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, outre son luxembourgeois natal et le latin, maîtrise bien les trois langues de travail européens.
Le cancre en la matière, c'est sans doute le nouveau chef du Conseil européen Donald Tusk. Selon les médias, avant de prendre ses fonctions, cet homme politique polonais aurait pris des cours d'anglais intensif, tandis qu'au Conseil européen on plaisantait « qu'il va falloir se mettre au polonais » à cause de son anglais médiocre.
Si en Europe, la connaissance de l'anglais semble être un élément incontournable pour exercer un mandat politique, la connaissance d'une deuxième langue n'est pas de rigueur outre-Atlantique. « Les Américains n'ont pas besoin de parler une seconde langue, ce sont les autres pays qui doivent se mettre à l'anglais », résume la situation l'historien Gordon Chang. Et souligne que les Etats-Unis sont l'un des rares pays, où il est possible d'obtenir un diplôme d'études supérieures sans avoir assisté à un seul cours de langues étrangères.
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