Plus de 40.000 Albanais du Kosovo ont quitté la province depuis fin janvier, ont indiqué les polices de Serbie et du Kosovo au point frontalier de Merdare.
Le point frontalier de Merdare est le théâtre d’un afflux incessant de familles, qui se rendent dans la partie centrale de la Serbie, avant de gagner Subotica, à la frontière avec la Hongrie. Ensuite, l’objectif est l’Europe occidentale.
Le politologue albanais Belulj Becaj, interrogé par Sputnik, estime que les Albanais quittent la province en raison de l'instabilité politique, de la pauvreté, du chômage et de la corruption généralisée. "La cause numéro un, c’est l’absence de développement économique, de primauté du droit, et l’explosion de la criminalité. Et surtout, l’absence d’espoir que tout changera pour le mieux", a-t-il indiqué.
Cités par les médias kosovars, certains experts parlent de la "plus grande fuite de la population civile depuis le printemps 1999, lors de la campagne aérienne de bombardements de l'OTAN sur la Serbie" et d'un véritable "tremblement de terre aux conséquences terribles".
L'Assemblée du Kosovo vient d'adopter une résolution spéciale pour que le gouvernement mette un terme à la migration illégale. Plus de 40 millions d'euros ont été débloqués pour créer de nouveaux emplois. Dans le même temps, la présidente, Atifete Jahjaga, a commencé à visiter les municipalités d'où partent le plus grand nombre des migrants.
Cet exode massif est étroitement lié aux conditions de vie difficiles au Kosovo, dont le PIB est deux fois moins élevé que celui de la Bulgarie, pays le plus pauvre de l'UE, et neuf fois moins que la moyenne européenne.