Si l'Eurogroupe ne tombait pas d'accord sur cette question, Athènes pourrait demander de l'aide aux USA, à la Chine ou à la Russie. En parallèle, les ministres des Affaires étrangères russe et grec se sont entretenus hier à Moscou pour parler, entre autres, du caractère indésirable des sanctions antirusses.
La Grèce voudrait bénéficier d'une nouvelle aide financière de la part de l'UE et d'un assouplissement des conditions de remboursement de sa dette publique, qui avoisine actuellement 180% du PIB, soit plus de 320 milliards d'euros. En général, si une dette publique représente 60% du PIB, elle est déjà considérée comme critique. Bien que l'UE ait accordé à la Grèce une aide anticrise, exigé du gouvernement d'adopter des réformes impopulaires et une économie d'austérité, la dette de la Grèce n'a fait que grandir ces dernières années. Les problèmes se sont accumulés pour l'économie grecque: le pays a plongé dans une récession de six ans, entre 2008 et 2013 son PIB s'est réduit de 25% au total. Ce déclin économique s'est accompagné d'une hausse du chômage, qui atteignait 27% de la population active du pays en 2013 d'après le FMI.
Toutefois, la Chine n'a pas encore entendu parler d'une quelconque mission pour le sauvetage de la Grèce. Comme le rapporte l'agence Reuters, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré n'avoir reçu aucune requête d'aide financière de la part de la Grèce. Ce n'est pas étonnant: pour l'instant, on assiste à une guerre de nerfs et on n'entend que des déclarations retentissantes, qui ne sont pas suivies par des décisions pratiques.
"On s'imagine difficilement la Grèce quitter la zone euro pour intégrer une sorte d'union avec la Russie et la Chine. Pour commencer, cela ne réglera pas les problèmes économiques du pays: la Chine ne voudra pas accorder d'aide à la Grèce gratuitement, parce qu'elle n'a aucun intérêt politique dans cette affaire, et la situation de la Russie est aujourd'hui telle qu'une aide financière à l'économie grecque ne ferait qu'aggraver ses propres problèmes", explique Dmitri Kipa, directeur du bureau analytique chez QB Finance.