Le nouveau gouvernement grec d'Alexis Tsipras revendique le rôle de pont entre la Russie et l'Occident. Les experts sont persuadés qu'Athènes a l'intention de manœuvrer entre Moscou et Bruxelles pour se rapprocher au maximum de la Russie dans la mesure où cela n'entrave pas les négociations avec ses trois créanciers.
Durant leur entretien, Nikos Kotzias et Sergueï Lavrov aborderont des questions aussi bien économiques que politiques. "Il sera en particulier question du gazoduc Turkish Stream. Si ce projet voyait le jour, la Grèce et la Turquie se transformeraient en vendeurs de gaz à l'UE. Hormis le profit économique pour les deux pays, cette configuration aurait également des bénéfices géopolitiques: les relations entre Athènes et Ankara seraient bien plus prévisibles", prédit Alexandre Rytov de l'Institut d'Europe affilié à l'Académie des sciences de Russie.
"Le gouvernement grec manœuvre activement pour que les deux parties en conflit (la Russie et l'Occident) gardent leurs portes ouvertes pour prendre des décisions positives. Les récentes propositions de sanctions ne sont pas radicales, par conséquent la Grèce a estimé possible de céder cette fois-là aux autres membres de l'UE", note Alexandre Rytov.
Dans ce contexte, le gouvernement grec a annoncé l'existence d'un plan alternatif. "Nous voulons passer un accord. Mais si notre appel n'étais pas entendu et si nous constations que l'Allemagne reste intransigeante et souhaite déchirer l'Europe en morceaux, nous serions contraints de recourir au plan B", a déclaré le ministre de la Défense Panos Kammenos, expliquant qu'il pourrait s'agit de la possibilité d'obtenir des fonds des USA, de la Russie, de la Chine et d'autres pays.