Le dernier rapport en date de l'OPEP a considérablement augmenté les pronostics de demande mondiale de pétrole produit par les pays de l'organisation en 2015. Elle se chiffrerait ainsi à 29,2 millions de barils par jour, soit 400 000 barils de plus en comparaison avec le rapport de janvier. En clair, la demande du pétrole de l'OPEP augmentera de 100 000 barils par jour en glissement annuel au lieu de baisser de 300 000 barils selon les prévisions de janvier.
Cette augmentation prévue de la demande en pétrole de l'OPEP s'explique principalement par la diminution des exportations depuis les pays non membres de l'organisation. Ainsi, la production américaine poursuivra sa croissance, mais son rythme sera moins élevé que prévu. L'OPEP a revu à la baisse ses pronostics concernant l'extraction américaine d'hydrocarbures liquides (le pétrole et le gaz à condensat) jusqu'à 13,6 millions de barils par jour. La croissance du secteur américain se chiffrera donc en 2015 à 800 000 barils par jour au lieu d'un million de barils prévu en janvier.
Ces nouvelles estimations indiquent que la stratégie adoptée par l'OPEP pour conserver ses parts de marché porte ses premiers fruits. En novembre 2014, sous pression de l'Arabie saoudite, l'organisation avait renoncé à réduire sa production totale (30 millions de barils par jour) malgré la chute des prix du pétrole. Le cartel aurait pu faire baisser son rythme d'extraction pour soutenir les prix, mais cela se serait soldé par la perte d'une part de marché en faveur des producteurs américains, qui ne cessent d'augmenter leurs volumes.
Le rapport de l'OPEP pointe la réduction de la demande surabondante en 2015. Selon le cartel, la demande mondiale de pétrole augmentera cette année de 1,17 millions de barils par jour (+1,3%) pour atteindre 92,32 millions de barils. Mais cela ne garantit pas le rétablissement des prix au niveau de la première moitié de 2014, car la production de l'OPEP se chiffre actuellement à 30,15 millions de barils par jour, ce qui dépasse la demande du marché de près d'un million de barils.
Les prix de la marque Brent, étalon mondial du pétrole, ont augmenté de plus de 20% par rapport à leur minimum de janvier, après la chute de 50% survenue au cours du deuxième semestre 2014. Les analystes ne peuvent toujours pas dire avec certitude s'il s'agit du début d'une tendance vers la hausse. Lundi le rapport de l'OPEP a suscité une réaction positive des marchés: le prix des contrats à terme de Brent a augmenté de 1,3% pour atteindre 59,46 dollars le baril.