Désireux d'en faire profiter leurs amis ouest-européens, nos chers Américains ont poussé leur magnanimité jusqu'à proposer la construction des ports de pompage du gaz sur la côte atlantique de la France. Cette fable digne de La Fontaine a suscité pas mal de réactions mitigées allant crescendo jusqu'à l'extinction complète après le calcul du coût de la création des lignes de gazoducs à travers l'Europe pour acheminer le gaz jusqu'au consommateur final. Et voilà que l'un des meilleurs économistes de profil financier, Charles Sannat, rédacteur en chef du site Aucoffre.com, nous révèle les ficelles cachées de cette affaire à retentissement.
Charles Sannat. Le prix du pétrole influe sur la rentabilité des grands énergéticiens c'est-à-dire les grands exploitants du pétrole, du gaz ou, au sens large, de toute sorte d'énergie! La production du gaz de schiste s'avère être très-très chère et les puits ne produisent pas assez pour amortir les dépenses effectuées. Et c'est déjà les fondamentaux économiques de cette industrie.
Charles Sannat. Aujourd'hui clairement la Russie souffre plus que les Etats-Unis. Cela ne veut pas dire que la Russie ne s'en remettra pas ou que la Russie n'est plus solide ce que beaucoup peuvent penser. Enfin, cela ne veut pas dire que les Etats-Unis ne souffriront pas plus demain que les Russes aujourd'hui. Ce sont des sujets très compliqués. Mais il s'avère certain que ce pétrole très bas ne signifie pas forcément, à moyen terme, une si bonne nouvelle que ça pour les Etats-Unis! Cela leur posera un vrai problème sur leur industrie de gaz de schiste. Il y aura aussi des problèmes sur leur croissance économique puisqu'il y a un sacré paquet de problèmes parce que les économistes pensent que la croissance économique américaine est liée de 50 à 70% à l'extraction du gaz de schiste. L'effondrement de cette industrie représente la perte de 70% de la croissance américaine. Cela aurait également des retombées financières puisqu'il y aura forcément des impayés au niveau de 5 Mille 400 Milliards de dollars de crédits octroyés. A titre de comparaison lors de la crise des subprimes on parlait de tout juste mille Milliards de dollars. Et rajoutez-y des problèmes géopolitiques puisqu'il va falloir que les Etats-Unis continuent à abriter l'Arabie Saoudite sous leur parapluie militaire. Sinon ils retombent en position de dépendance énergétique vis-à-vis du Moyen-Orient ou du pétrole saoudien.
J'aurais tendance à croire que les prix ne vont pas rester bas très longtemps. Ils vont remonter assez rapidement et qu'ils peuvent aller très haut. Car de nos jours l'excédent de production est tout de même assez faible. On parle des 2 Millions de barils ce qui équivaut à l'épaisseur d'un trait, bref, un excédent insignifiant! Cela ne justifie en aucun cas un effondrement si massif du prix de pétrole. Cela peut durer encore de 12 à 24 mois, mais cela ne durerait certainement pas plus!
Alors gaz ou pas, l'Europe se réveille d'une longue histoire d'amour avec les sérénades financières. Passé l'entichement passager des avenirs américains qui chantent, on a pleuré aux larmes chaudes en constatant l'inefficacité de ces aventuriers de cow-boys. Mais qu'à cela ne tienne, Obama a plus d'un atout dans sa manche et proposerait demain aux Européens d'aller explorer des gisements sur le Mars! Ben quoi! Ca aidera toujours à régler le problème de la surpopulation de la France.
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