De plus, les ministres ont approuvé une liste élargie de citoyens et de personnes morales russes, ainsi que des représentants des républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR), qui feront l'objet de nouvelles sanctions européennes.
Au sein de l'UE, la montée de scepticisme autour des sanctions est confirmée par la déclaration du ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo: ce dernier a rappelé à ses collègues que les mesures punitives contre la Russie avaient déjà coûté 21 milliards d'euros à l'UE. Selon le ministre, les nouvelles mesures pourraient avoir de "lourdes conséquences pour tous".
Cette liste de sanctions "légère" et incapable de nuire à l'économie ruse indique que Bruxelles préfère au moins attendre le résultat des négociations lors du sommet au "format Normandie" (Russie, Allemagne, France, Ukraine), mercredi 11 février. Comme l'a laissé entendre aux journalistes un haut représentant de l'UE, la question de l'élargissement des sanctions dépendra directement des résultats du sommet de Minsk.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a également confirmé que l'UE était à un carrefour en ce qui concernait les sanctions. "Si nous parvenions à un cessez-le-feu durable, cela entraînerait évidemment certaines décisions. Dans le cas contraire, elles pourraient être différentes", a-t-elle noté évasivement. Néanmoins, Bruxelles a fait comprendre que la pause ne serait pas longue et que cette question pourrait s'éclaircir dès jeudi lors du sommet de l'UE.
A l'approche du sommet au "format Normandie", ses perspectives deviennent de plus en plus floues. Steinmeier a appelé hier à Bruxelles à ne pas considérer l'organisation de la réunion comme un fait accompli. "Nous espérons réussir à régler les questions en suspens. Mais, je le répète, ce n'est pas sûr, il nous reste encore beaucoup à faire", explique le ministre allemand.
De son côté, le dirigeant de la LNR Igor Plotnitski a prononcé une nouvelle déclaration dure, remettant en cause la présence des chefs des républiques autoproclamées à la réunion du groupe de contact à Minsk à la veille du sommet "Normandie", prévue aujourd'hui. Selon lui, si le président Porochenko "prenait de nouveau peur et ne nommait pas de représentant officiel", ni lui ni le dirigeant de la DNR Alexandre Zakhartchenko ne se rendraient à ces pourparlers.
Pour l'instant, la partie ukrainienne est représentée par l'ex-président Leonid Koutchma au sein du groupe de contact. Cependant, les républiques autoproclamées exigent la présence aux négociations d'un représentant officiel et "pas d'un président à la retraite".