La position de Vladimir Poutine a été rapportée par son porte-parole Dmitri Peskov:
Autrement dit, Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotnitski ont souligné qu'ils n'étaient prêts à négocier que selon leurs conditions, dont la principale est l'annulation de la démarcation territoriale fixée de manière formelle et informelle en automne 2014. Les représentants des républiques autoproclamées peuvent accepter la frontière si elle passe par la ligne où se trouvent aujourd'hui leurs troupes. D'après une source de l'administration présidentielle, l'ambassadeur de Russie en Ukraine Mikhaïl Zourabov n'a pas ménagé ses efforts pour pousser les insurgés à poursuivre les négociations, "mais dans le contexte actuel tout potentiel a ses limites".
Les rebelles ont donc placé Kiev face à un choix: s'entendre sur des conditions peu avantageuses aujourd'hui ou des conditions imprévisibles demain. La deuxième option est dangereuse pour l'administration du président Piotr Porochenko car les événements sur le front sont pour le moment très durs pour l'armée ukrainienne, alors que la situation dans le pays commence à s'aggraver. Ces conditions désavantageuses pourraient donc sembler demain une proposition très généreuse. Quoi qu'il en soit, Kiev n'est toujours pas prêt à négocier sur ces conditions imposées.
Malgré leur rhétorique intransigeante, les propos des insurgés peuvent être considérés comme un début de main tendue. Ils proposent actuellement d'arrêter leur offensive, qu'ils avaient promis récemment de poursuivre au moins jusqu'aux frontières administratives des régions de Donetsk et de Lougansk. La déclaration de Vladimir Poutine indique manifestement qu'Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotnitski ont changé d'avis sous la pression de Moscou. Si toutes les parties combattantes confirmaient leur volonté de cesser le feu, cela créerait une chance réelle d'arrêter la spirale du conflit. Mais cela ne sera possible qu'à condition de reconnaître les nouvelles réalités formées par les combats de janvier. Les forces des républiques autoproclamées devront, dans ce cas-là, garantir qu'elles renonceront aux projets éventuels d'"aligner" la ligne de front à leur gré. Et aujourd'hui, Moscou est le seul acteur capable d'obtenir de telles garanties.