Le catholicisme tente à nouveau de conquérir l'Asie

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Le pape François a achevé sa visite en Asie pendant laquelle il s'était rendu au Sri Lanka et aux Philippines.

Au Sri Lanka il a prôné le pardon et la reconciliation après une guerre civile d'un quart de siècle. Aux Philippines le souverain pontife a commémoré les victimes du typhon Haiyan qui avait fait des milliers de morts en 2013. La messe qu'il a présidé dimanche dans un parc de la capitale philippine Manille a rassemblé plus de 6 millions de fidèles et est devenu un moment culminant puissant de sa visite en Asie.

Le dernier déplacement d'un pape au Sri Lanka et aux Philippines remonte à plus de 20 ans. Six mois avant cette visite, le pape François s'est rendu en Corée du Sud, 25 ans après l'un de ses précédesseurs. Selon l'historien orientaliste Vladimir Kolotov cet intérêt du Saint-Siège pour l'Asie tient à la baisse du prestige de l'Eglise catholique en Europe :

« L'Eglise catholique en Europe traverse une crise profonde. Elle est sécouée par des scandales. Dans ce contexte, le Vatican ne pouvait pas ne pas s'intéresser à l'Asie, la région qui est actuellement la locomotive du développement mondial et possède un potentiel humain et matériel immense. Mais pour l'Asie le catholicisme est un ennemi violent et impitoyable. Dans cette partie du globe, il est associé aux conquêtes coloniales. Son objectif principal était de modifier l'identité religieuse de la population locale et de tuer, par là, l'esprit national et la volonté de résistance. Les indigènes convertis au catholicisme n'ont pas fait la guerre, n'ont pas participé à des grèves, n'ont pas organisé le mouvement de libération.

Les Philippines ont été le premier pays à se retrouver sous le rouleau compresseur du catholicisme. La religion occidentale y a été imposée avec une violence particulière. Au 16e siècle les conquérants ont mis à feu et à sang tous ceux qui refusaient de se convertir au catholicime. Au Vietnam la conversion était réalisée par les missionnaires dirigés par Alexandre de Rhodes et en quelques années le nombre de catholiques y a été porté à plus de 80 000. Les nouveaux convertis ont été exposés à des répressions des autorités locales pour compliquer la situation politique intérieure. Ces gens étaient prêts à se mettre à la tête du gouvernement dans le cas de la chute du régime ou de porter au pouvoir le prince fantoche.

En Asie les forces extérieures ont toujours tablé sur les catholiques. Ce n'est pas un hasard si tous les chefs des régimes pro-américains au Vietnam depuis Ngo Dinh Diem jusqu'à Nguyen Van Thieu étaient catholiques. Au 17e sicèle une tentative de renversement du roi et de catholisation violente a été entreprise par la Société des missions étrangères de Paris en Thaïlande. Cependant elle a provoqué une insurrection bouddhiste et les envahisseurs ont été chassés. De cette façon le Saint-Siège aura du mal à conquérir l'Asie. Le catholicisme ne s'implante que dans les pays asiatiques pratiquant le bouddhisme mahayana. Dans les pays du bouddhisme hinayana les tentatives de catholisation ont échoué ».

Les principaux propagateurs du catholicisme en Asie étaient les jésuites et la Société des missions étrangères de Paris. Ils ont utilisé les mêmes technologies que les organisateurs des « révolutions de couleurs » et du renversement des régimes indésirables. A président le Vatican tourne ses regards vers les régions riches en ressources et possibilités.

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