Ecoutons Boris Volkhonski, experts à l’Institut russe des études stratégiques :
« Ce que les relations politiques entre la Russie et l’Inde connaissent un essor, tout le monde en parle. Aussi les qualifie-t-on de « partenariat stratégique privilégié ». A la fois bien des analystes constatent que leur composante économique retarde de beaucoup sur le niveau de proximité politique des deux pays et ne correspond pas du tout au potentiel bilatéral : 10 à 11 milliards de dollars de chiffre annuel, un rien à côté, par exemple, de celui de l’un et de l’autre pays avec la Chine. »
Nombreux sont les experts à considérer que la campagne « Fabriquez en Inde », lancée par Narendra Modi, dégage de nouveaux horizons en matière de coopération technique et militaire, mais aussi, par exemple, de construction d’avions civils.
« L’éloignement géographique de nos pays et l’absence de frontière commune est l’autre aspect, dont il faut tenir compte, - poursuit Boris Volkhonski. – Si pour le transport des armements c’est un facteur peu significatif, par contre il est quasi décisif pour les produits agricoles. On parle d’un corridor « Nord-Sud » depuis déjà plus de 15 ans, mais pour le moment il ne fonctionne pas. Si la visite donne une impulsion à la mise en œuvre de ce projet, rien que cela sera un très grand succès. »
Enfin, en revenant à la dimension politique de cette visite, il convient d’attirer l’attention à l’importance du fait que toutes les barrières ont été pratiquement levées à l’adhésion de l’Inde, à titre de membre à part entière, à l’Organisation de coopération de Shanghai. Et même si cette question ne dépend pas des seules Russie et Inde, ce thème sera sans doute également au menu. Au cas où l’entrée de l’Inde aura lieu, cela va certainement marquer fortement toute l’architecture géopolitique.