L'intégration à l'Union économique eurasiatique (UEE), qui succédera à partir du 1er janvier 2015 à l'Union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, permettra aux pays membres de réduire leur dépendance envers le dollar et de l'euro dans leurs échanges commerciaux, estime Alexandre Mourytchev, vice-président exécutif de l'Union des industriels et des entrepreneurs de Russie.
"L'intégration économique à l'UEE permettra de renoncer au dollar et à l'euro dans les transactions commerciales", a déclaré Alexandre Mourytchev lors du Congrès économique eurasiatique au centre de presse de l'agence d'information internationale Rossiya Segodnya.
Selon le président de la Banque interétatique Igor Souvorov, à l'heure actuelle 55% des opérations transnationales des pays de la CEI sont réalisées en roubles, près de 30% en dollars, 9% en euros et le reste en devises nationales de la CEI. "Le but est d'accroître les opérations en devises nationales pour réduire la part de l'euro et du dollar", explique Igor Souvorov.
Toutefois, il est encore trop tôt pour parler du passage des pays de l'UEE à une monnaie commune, estiment les participants au congrès, car cela nécessiterait un régulateur supranational et un centre d'émission commun. "Il a été décidé de créer un régulateur supranational d'ici 2025", rappelle Igor Souvorov.
"Une dizaine d'années s'écoulera avant qu'on aborde la question d'une monnaie unique, des prémisses économiques doivent d'abord être installées", ajoute Alexandre Mourytchev. Pour l'instant, selon lui, il est important d'aller vers une unification des systèmes de paiement des pays de l'UEE pour réduire la dépendance envers les compagnies étrangères.
La Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan ont signé en mai et ont déjà ratifié l'accord sur la création de l'Union économique eurasiatique à partir du 1er janvier 2015. L'accord sur l'adhésion de l'Arménie a été signé à Minsk le 10 octobre et le parlement arménien a ratifié ce document la semaine dernière.