L'arrêt du projet South Stream changera le mécanisme de fonctionnement du marché européen, l'Europe devra acheter du gaz russe à la frontière turque, a annoncé samedi le PDG du groupe public russe Gazprom, Alexeï Miller.
"Nous changeons notre stratégie pour le marché européen. En fait, l'arrêt du projet South Stream nous fera renoncer à notre façon actuelle de travailler avec le marché. Nous avons jusqu'ici préféré d'acheminer du gaz jusqu'au client final en Europe", a indiqué M.Miller dans une interview à la télévision russe.
A la question de savoir si les pays européens devraient acheter du gaz russe à la frontière entre la Grèce et la Turquie, M.Miller a répondu: "Oui, sans doute".
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi dernier, lors de sa visite en Turquie, que la Russie ne pouvait pas poursuivre la réalisation du projet South Stream qui devait relier la Russie et la Bulgarie par le fond de la mer Noire. Selon M.Poutine, cette décision était dictée par la position hostile de l'Union européenne et l'absence de feu vert de la part de Sofia.
Moscou et Ankara se sont quant à eux entendus de construire un deuxième gazoduc reliant la Russie à la Turquie sous la mer Noire. Il aura une capacité de transport annuelle de 63 m³ de gaz dont 14 milliards de m³ sont destinés à la Turquie et les autres 50 milliards de m³ seront livrés à la frontière entre la Turquie et la Grèce.