La décision russe d'arrêter le projet de gazoduc South Stream n'est pas liée au Troisième paquet énergie européen, mais à l'absence de feu vert de la part des autorités bulgares, a déclaré samedi à Moscou le PDG du groupe public gazier russe Gazprom, Alexeï Miller.
"La décision d'arrêter le projet South Stream a été prise pendant une visite du président russe en Turquie, alors que le même jour, un navire pose-tubes a pris le large, en mer Noire, pour poser les tubes du gazoduc. Mais peut-on effectuer ces travaux si la Bulgarie n'a pas permis de construire le gazoduc dans ses eaux territoriales, dans sa zone économique exclusive et n'a pas délivré de permis de construire pour les travaux au sol? Cette question n'a rien à voir avec le Troisième paquet énergie", a indiqué M.Miller à la télévision russe.
Les exigences de la Commission européenne ne sont aucunement liées avec cette situation, "c'est le gouvernement bulgare qui délivre les permis de construire", a-t-il ajouté.
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi dernier, lors de sa visite en Turquie, que la Russie ne pouvait pas poursuivre la réalisation du projet South Stream, notamment en raison de la position de l'Union européenne. Il a également rappelé que Sofia n'avait toujours pas autorisé la construction du gazoduc dans sa zone économique exclusive.
Le gazoduc South Stream devait relier la Russie et la Bulgarie par le fond de la mer Noire. Pour réaliser la partie terrestre du pipeline, la Russie a signé des accords intergouvernementaux avec l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Serbie et la Slovénie. Sa construction a débuté le 7 décembre 2012 dans la région d'Anapa (Caucase russe). La première des quatre conduites du gazoduc devait entrer en service fin 2015.
Selon la Commission européenne, le projet South Stream n'est pas conforme aux normes du Troisième paquet énergie, qui interdit à compagnies productrices du gaz de posséder des pipelines principaux dans l'Union européenne.