Le Serbie maintient son refus de décréter des sanctions contre la Russie, le pays ne tenant pas à se suicider économiquement en rompant les liens avec ses partenaires traditionnels, a déclaré vendredi à Belgrade le chef de la diplomatie serbe Ivica Dacic.
"J'espère que la Serbie ne sera pas obligée de choisir entre Bruxelles et Moscou", a dit le ministre.
M.Dacic a toutefois reconnu qu'en tant que candidate à l'adhésion à l'Union européenne, la Serbie avait l'engagement de concerter, d'ici la fin du processus des négociations d'adhésion, sa politique extérieure et de sécurité avec celle de l'UE.
"Quant au niveau de concertation, la seule chose que nous n'acceptons pas, ce sont des sanctions visant la Russie", a-t-il indiqué.
Et de citer l'exemple de la Hongrie voisine qui essuyait des pertes quotidiennes suite à l'embargo de la Russie.
"Nous voulons avoir de bonnes relations avec tout le monde (…). La Serbie ne tient pas du tout à se suicider économiquement. A quoi bon? (…) Notre position reste inchangée tant envers la Russie qu'à l'égard de l'Union européenne", a conclu le ministre.
Selon le commissaire européen à la Politique régionale Johannes Hahn, la Serbie doit se joindre aux sanctions antirusses si elle souhaite adhérer à l'Union européenne.
Les relations entre Moscou et l'Occident se sont dégradées sur fond de crise en Ukraine et d'adhésion de la Crimée à la Russie. Fin juillet, les Etats-Unis et l'UE ont instauré des sanctions contre plusieurs secteurs de l'économie russe. Moscou a riposté en imposant un embargo sur les denrées alimentaires en provenance des pays ayant décrété des sanctions à l'encontre de la Russie.
Le président serbe Tomislav Nikolić a auparavant annoncé que son pays soutenait l'intégrité territoriale de l'Ukraine mais ne participerait pas aux sanctions antirusses.