La mère du Belge parti combattre en Syrie va chercher son fils

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Cela fait deux ans que Brian de Mulder, un jeune homme belge d’origine brésilienne, a pris les armes à côté des combattants terroristes du groupe Etat Islamique en Syrie. Dans une interview pour l’émission Fantastico de la chaîne de télévision brésilienne Globo, sa mère, Rosana Rodrigues Viana, a parlé de son fils et exprimé l’espoir de le retrouver bientôt.

Selon elle, Brian était un enfant pétillant de vie, portant la croix catholique et passionné de foot. Mais un jour, l’équipe dont il faisait partie a été ruinée et le jeune homme est tombé dans la dépression. A ce moment-là, il rencontre un groupe de musulmans extrémistes, se convertit à l’islam, commence à apprendre l’arabe et termine l’instruction élémentaire des recrues dans l’organisation radicalisée Sharia4Belgium, dans la forêt des Ardennes, au Sud du pays.

Ensuite, continue Rosana Rodrigues, une nuit, après avoir laissé une lettre d’adieu à sa petite sœur, il quitte le domicile. Sa famille a reconnu Brian à la télé dans un reportage sur la guerre civile en Syrie.

Selon une enquête effectuée l’an passé par le magazine Time, son recrutement a commencé après l’invitation d’un groupe de garçons d’origine maghrébine à jouer au football (les immigrants arabes et maghrébins représentent 22% de la population belge). Au lieu de jouer au foot, les nouveaux amis ont bientôt commencé à étudier le Coran et à visiter des mosquées. Les parents de Brian n’étaient pas contre, ils croyaient que leur fils s’intéressait tout simplement à une autre culture et une autre langue. L’idée qu’il pourrait devenir Syriestrijder (un combattant syrien) ne leur est jamais venue à l’esprit.

Aujourd’hui, Brian de Mulder porte le nom d’Abu Qasem Brazili (le Brésilien Abu Qasem), reçu après sa conversion à l’islam. Dans les rares messages envoyés à ses parents, Brian annonçait qu’il ne les reconnaîtrait pas jusqu’à ce qu’ils se convertissent à l’islam et déménagent pour son « califat islamique ».

La mère de Brian veut aller chercher elle-même son fils en Syrie. Elle espère que Brian n’a pas fomenté d’attentat-suicide et n’a tué personne.

Le maître des djihadistes

Ce sont les paroles de Fouad Belkacem, le leader de Sharia4Belgium, qui ont stimulé Brian de Mulder à prendre le parti de l’islam radical. Le chef des extrémistes belges actuellement en prison a incité beaucoup d’autres Belges à la lutte armée au Proche-Orient.

Ces jeunes hommes représentent la propagande de l’islam radical qui a deux objectifs : primo, commencer la lutte au Proche-Orient pour créer un « califat », secundo, créer et soutenir l’image d’un « européen-djihadiste », autrement dit, d’un converti récent à l’islam qui va menacer et peut-être attaquer son propre pays.

Bien sûr, la réaction dans les milieux politiques ne s’est pas fait attendre. Un certain nombre de politiques belges, parmi lesquels le bourgmestre d’Anvers et le dirigeant du parti de l’Alliance néo-flamande Bart de Wever, ont plusieurs fois critiqué les actions des extrémistes, desquels ils reçoivent maintenant des menaces directes. Les forces politiques se retrouvent ainsi également impliquées dans cette lutte.

Fouad Belkacem lui-même a plusieurs fois menacé Bart de Wever. Dans un récent discours, il a comparé le bourgmestre avec Adolf Hitler, car la politique nationaliste belge, toute constituée de violence et de fureur, représente « la politique de la haine, de la panique et du populisme ».

En ce qui concerne l’Etat Islamique, Belkacem compare le projet de califat en Irak et en Syrie avec l’Etat juif Israël et l’Etat catholique du Vatican. De plus, il récuse le fait que tous les événements sanglants qu’on voit aujourd’hui au Proche-Orient peuvent être considérés comme un génocide. Selon lui, ce sont les croisades qui ressemblent plutôt à un génocide, car autrefois, les chrétiens ont tué plus de gens que l’ont fait les extrémistes islamiques à notre époque.

En attendant la paix

La question religieuse et ethnique provoque des conflits en Belgique depuis longtemps. Ce pays européen est l’un des « exportateurs » principaux de convertis extrémistes en Syrie et en Irak. L’exemple de Brian de Mulder, le Belge d’origine brésilienne, montre la nature européenne de cette tendance. Au Brésil, de nos jours, ce phénomène n’existe pas. En outre, les leaders musulmans brésiliens ainsi que d’autres leaders musulmans affirment que les idées prêchées par les extrémistes européens n’ont rien à voir avec l’islam, religion de justice et de paix. Il suffit de recourir à l’histoire pour comprendre que la guerre ne mène pas au bien, et que le monde entier a besoin de coopération et de compréhension mutuelle. /N

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