"Nombre d'Américains ne comprennent pas que Poutine (...) défend les intérêts géopolitiques cruciaux de la Russie dans la crise avec l'Ukraine", a déclaré le cinéaste américain au quotidien officiel russe Rossiïskaïa Gazeta.
L'OTAN a courtisé "l'Ukraine dans le but de priver la Russie de sa flotte basée à Sébastopol", en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en mars par la Russie après un référendum controversé, a-t-il dit, en ajoutant que "la Russie ne pouvait pas accepter cela".
"Je comprends pourquoi Poutine n'a pas pu lâcher la Crimée", a résumé le réalisateur qui a souvent traité dans ses films des sujets politiques comme l'assassinat de John F. Kennedy et le scandale du Watergate.
Selon le cinéaste, la crise en Ukraine est le résultat de la stratégie de l'OTAN qui cherche à s'approcher des frontières russes au mépris des assurances données par Washington à l'ex-leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev, juste avant l'éclatement de l'URSS fin 1991.
Oliver Stone, qui vient de réaliser une série documentaire en dix épisodes intitulée Les États-Unis, l'histoire jamais racontée sur les événements les plus sombres de l'histoire américaine, coproduit actuellement avec des Ukrainiens un documentaire, Ukraine en feu, pour lequel il voudrait interviewer notamment Vladimir Poutine.
Le cinéaste, dont le prochain film est consacré à Edward Snowden, a par ailleurs indiqué avoir rencontré à Moscou cet ancien consultant de l'Agence américaine de sécurité NSA), réfugié en Russie, qui risque jusqu'à 30 ans de prison aux Etats-Unis pour espionnage.
"Je l'ai rencontré à Moscou, de même que beaucoup d'autres personnes qui ont quelque chose à voir avec cette affaire", a déclaré M. Stone.
Il a félicité les autorités russes d'"avoir donné asile" à Edward Snowden et montré qu'"il existe une alternative au monde contrôlé par les États-Unis".
Le réalisateur a expliqué que son film dont le tournage devrait commencer dans les premiers mois de l'année prochaine visait à faire en sorte que tout le monde comprenne les motifs de M. Snowden, qui avait transmis à la presse des dizaines de milliers d'éléments prouvant l'étendue des activités de la NSA, des révélations qualifiées d'"actes de trahison" par les Etats-Unis.
Très engagé politiquement, le cinéaste a auparavant déjà soutenu publiquement le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez et le dirigeant cubain Fidel Castro.
Fin juillet, Oliver Stone avait déjà accusé les autorités américaines d'avoir arbitrairement désigné la Russie coupable de la destruction en vol au-dessus de l'Ukraine du vol MH17 sans fournir aucune preuve.