Le président kazakh avance ses conditions pour adhérer à l'Union eurasiatique

© RIA Novosti . Sergei Guneyev / Accéder à la base multimédiaKommersant
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L'escalade de la crise ukrainienne pourrait avoir des répercussions sur les relations entre la Russie et son partenaire clé de la CEI – le Kazakhstan, écrit lundi le quotidien Kommersant.

L'escalade de la crise ukrainienne pourrait avoir des répercussions sur les relations entre la Russie et son partenaire clé de la CEI – le Kazakhstan, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaev a averti qu'Astana pourrait renoncer à son adhésion à l'Union eurasiatique si cela représentait une menace à l'indépendance du pays. Selon les experts, bien qu'il ne soit pas question que le Kazakhstan sorte du principal projet d'intégration dans la CEI, Astana laisse entendre qu’une coopération économique rapprochée avec la Russie ne doit pas être interprétée comme la volonté du Kazakhstan de suivre inconditionnellement la ligne politique de Moscou sur le dossier ukrainien et d'autres crises mondiales.

La sortie de Nazarbaev intervient trois mois seulement après la signature, le 29 mai à Astana, d'un "accord historique" entre les présidents de la Russie, du Kazakhstan et de la Biélorussie sur l'Union économique eurasiatique. "Si les règles établies dans le cadre de l'accord ne sont pas respectées, le Kazakhstan a parfaitement le droit de renoncer à son adhésion à l'Union eurasiatique. Astana ne fera jamais partie d'une organisation qui représente une menace pour l'indépendance du Kazakhstan", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne Khabar. Et d'ajouter: "Notre indépendance est le trésor le plus précieux pour lequel se sont battus nos ancêtres. Nous ferons tout pour la protéger".

Le président russe Vladimir Poutine s'est exprimé vendredi sur le thème du Kazakhstan au forum des jeunes Seliguer 2014 pour répondre à la question de savoir s'il était préoccupé par la montée du nationalisme au Kazakhstan et s'il fallait s'attendre à un "scénario ukrainien" si Nazarbaev quittait son poste. Préférant éviter les parallèles avec l'Ukraine, Vladimir Poutine a déclaré: "Noursoultan Nazarbaev a fait une chose unique : il a créé un Etat là où il n’en existait pas". Après ces déclarations une action a été initiée au Kazakhstan, nommée "Envoie un manuel d'histoire à Poutine". Toutefois, il y a quelques années le ministère kazakh de la Justice avait reconnu: "Au moment de la proclamation de son indépendance le Kazakhstan ne disposait d'aucune structure étatique à l'exception d'une nation éprise de liberté, d'un vaste territoire et d'un modèle soviétique d'administration".

"Certains médias se sont empressés de présenter la déclaration de Nazarbaev comme étant pratiquement la preuve qu'Astana étudiait la possibilité de sortir de l'Union eurasiatique. Cependant, aujourd'hui la question ne se pose pas ainsi", explique Arkadi Moches, directeur du programme russe à l'Institut finlandais des relations internationales. Dans le même temps, d'après l'expert, la déclaration de Noursoultan Nazarbaev est un signal important adressé à Moscou, que ce dernier ne peut pas se permettre d'ignorer.

"Rappelons que le Kazakhstan a le droit de renoncer à l'Union eurasiatique, Nazarbaev a laissé entendre que son pays a rejettera les tentatives de présenter une alliance purement économique comme géopolitique. Si Astana était présenté comme un allié absolu de Moscou prêt à partager inconditionnellement sa position sur la crise ukrainienne et autres, le Kazakhstan pourrait considérer comme inopportune sa présence au sein d'une telle alliance", estime l'expert.

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