Les membres du CS ont bloqué la veille le projet de résolution présenté par la Russie condamnant l’attaque entreprise par une foule de radicaux contre l’ambassade russe à Kiev. L’attaque succédait à l’interprétation par l’administration kiévienne et les eurocrates de la destruction d’un avion ukrainien de transport militaire avec à son bord des militaires et du matériel de guerre comme un acte de « cynisme » et de « terreur ».
La mort est toujours une tragédie. Mais ceux qui ont péri dans l’avion abattu n’étaient pas touristes, c’étaient des assassins potentiels. De quel « cynisme » parlent donc le président oligarque et les eurocrates ?
Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a été « bouleversé » vu que beaucoup de gens dans l’Est ont, pour reprendre son expression, « sacrifié en vain leurs vies ». Il faut traduire en justice, a-t-il souligné, les coupables de ces crimes, ils méritent un châtiment.
Est-ce l’incompréhension absolue des réalités, la naïveté politique ou plutôt l’hypocrisie ? Les lance-missiles multitube GRAD détruisaient, le jour où le ministre allemand se montrait bouleversé par la mort insensée des soldats ukrainiens, le village Amvrossievka près de Donetsk. 27 maisons de civils ont été réduites en ruines, il y a des victimes. Les Européens se souviennent-ils des référendums ayant eu lieu le 11 mai dans les régions de Lougansk et de Donetsk auxquels plus de 96% des habitants (avec une participation de 80%) se sont prononcé pour l’indépendance de Kiev ? Ont-ils oublié qu’au début, personne n’utilisait les armes ? Selon le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, ce n’est qu’après avoir compris que leurs voix n’avaient pas été entendues que les gens se sont décidés à défendre leurs intérêts. Pourquoi la mort de dizaines et de centaines d’habitants de l’Est de l’Ukraine ne « bouleverse »-t-elle personne ?
Non moins cynique est le secrétaire général de l’OTAN M. Rasmussen, qui a qualifié les actes de l’alliance liés à la crise en Ukraine de « défensifs » et a accusé la Russie d’« agression ». Le chef de la rédaction des nouvelles militaires de l’agence ITAR-TASS Victor Litovkine y révèle une politique de deux poids deux mesures de la part de l’Occident.
« La lutte des troupes gouvernementales contre les séparatistes et les terroristes en Syrie est condamnée, alors que la guerre déclarée par le gouvernement aux Ukrainiens qui défendent leur droit de parler leur langue maternelle et combattent pour ne pas être tués par les bandéristes est considérée comme bien fondée. Le deux poids deux mesures de l’Occident indignera inévitablement les gens épris de bon sens. »
Qui sème le vent récolte la tempête. Les politiciens européens se montrent tolérants à l’arbitraire des nazis en Ukraine. Or, l’histoire récente confirme que la guerre est le bouillon de culture du fascisme. Les Européens ne devraient pas l’oublier. Ils ne devraient pas non plus oublier qui a remporté la victoire sur le fascisme en Europe. /N