« Si l'Ukraine décide de remplacer tout le combustible, l'AIEA dira que c'est impossible. Ce n'est pas une pièce métallique, c'est très important pour des raisons de sécurité. J'espère que cela n'arrivera pas, parce qu'il y a des normes de sûreté nucléaire et un régulateur en Ukraine », a indiqué M.Lipar lors d'une conférence scientifique et technique intitulée « Sûreté, efficacité et économie du nucléaire civil ».
Selon lui, il faut exploiter les nouvelles cartouches de combustible pendant une longue période afin d'évaluer les risques présentés par le remplacement du combustible.
L'Ukraine a récemment souhaité diversifier les livraisons de combustible nucléaire pour ses quatre centrales (Zaporojie, Khmelnitski, Rovno et Ukraine du Sud), pour réduire sa dépendance par rapport au groupe russe TVEL. Elle a prorogé jusqu'à 2020 l'accord entre le groupe Energoatom, opérateur des centrales nucléaires du pays, avec la société américaine Westinghouse sur la livraison de combustible. Des experts du nucléaire civil ont qualifié cette décision d'« irresponsable et cynique ».
L'Ukraine a enregistré des problèmes de fonctionnement des ensembles de cartouches TBC-W en 2012 et 2013 à la centrale Ukraine du Sud. Les problèmes étaient provoqués par une défaillance technique du combustible de Westinghouse. Le préjudice causé par ces incidents à l'ukrainien Energoatom pourrait atteindre 175 millions de dollars.
Les centrales nucléaires ukrainiennes ont une puissance totale de 13,835 GW, soit plus de la moitié de la puissance de toutes les centrales électriques du pays.