La Commission européenne estime nécessaire de prendre en compte l'impact potentiel sur les pays de l'UE d'éventuelles sanctions économiques contre la Russie en raison de la situation en Ukraine, a indiqué mercredi le commissaire européen à l'élargissement et au voisinage Stefan Füle.
"La Commission européenne prépare des informations suffisantes pour que les pays de l'UE puissent adopter une décision qui prenne en compte l'impact potentiel des sanctions sur les pays de l'Union européenne", a déclaré M. Fulë lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
L'UE envisage trois niveaux de sanctions visant la Russie et se trouve actuellement au deuxième niveau. Le troisième niveau de sanctions qui comprend des restrictions économiques est en cours d'élaboration.
Le commissaire européen rappelle qu'en cas d'ultérieure escalade des tensions en Ukraine, l'UE devra être prête à passer au troisième niveau de sanctions.
Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, chargé du complexe militaro-industriel, a comparé mardi au boomerang revenant vers son lanceur les sanctions annoncées par les Etats-Unis et l'Union européenne contre la Russie. Selon lui, les sanctions décrétées contre la Russie frapperont avant tout l'Union européenne.
"En réalité, faisant semblant de lutter contre la Russie, les Américains luttent contre leurs concurrents européens (…). Si les Européens continuent à traîner le pas derrière les Américains, ils perdront non seulement leur prestige, mais aussi et surtout leur propre potentiel économique", a prévenu le vice-premier ministre russe.
Les Etats-Unis et l'UE ont adopté le 17 mars dernier des sanctions contre des hommes politiques et d'affaires russes et la banque Rossia en réaction à l'adhésion à la Fédération de Russie de la république de Crimée, jusque-là faisant partie de l'Ukraine. Parmi les sanctions figurent des gels d'avoirs et des interdictions de visas.
Lundi 28 avril, les Etats-Unis ont élargi leur liste noire de personnes et sociétés frappées par les sanctions, y ajoutant sept hommes d'affaires et 17 sociétés russes. De leur côté, les 28 pays de l’UE ont élargi à Bruxelles la liste noire des Russes dont les actifs à l'étranger seront gelés et qui seront interdits de séjour en Europe. Ils ont également évoqué la phase économique des sanctions contre la Russie.