En décrétant de nouvelles sanctions contre Moscou, Washington se montre impuissant face à une Russie déterminée à faire tout son possible pour empêcher l'Ukraine d'adhérer à l'Otan, a déclaré lundi Vlad Sobell, analyste indépendant et professeur de l'Université de New York, dans une interview à RIA Novosti.
Selon M. Sobell, Washington n'est pas tout à fait conscient que l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan constitue une sorte de "ligne rouge" pour les autorités russes et que ces dernières sont prêtes à endiguer ce processus coûte que coûte, y compris en engageant un conflit militaire avec l'Alliance. Dans ce contexte, les sanctions ne servent qu'à irriter le Kremlin.
L'histoire montre que la Russie n'acceptera aucun compromis si sa sécurité et son indépendance sont menacées.
L'expert estime que le lobby des grandes sociétés européennes fera pression sur les parlementaires pour les dissuader d'appliquer ces sanctions, car l'économie de l'Europe ne s'est toujours pas remise de la crise. La Russie, quant à elle, cherchera d'autres partenaires économiques capables de remplacer l'Union européenne. Dans une certaine mesure, les sanctions profiteront au Kremlin, car elles lui permettront de réduire le poids des sociétés offshore dans l'économie russe.
Les sanctions pourraient en outre provoquer une vague de patriotisme en incitant les milieux d'affaires à faire plus souvent appel aux ressources russes et les consommateurs à soutenir les producteurs nationaux, a conclu Vlad Sobell.