Moscou a regretté la décision de Kiev d'arrêter la diffusion des chaînes de télévision russes en Ukraine, a déclaré mercredi devant les journalistes Dmitri Peskov, porte-parole du président russe.
"Cela témoigne une fois de plus de l'incapacité des actuelles autorités à Kiev", a indiqué M.Peskov.
Et d'ajouter qu'une telle démarche violait le droit des Ukrainiens à l'information, et qu'il aurait été difficile d'imaginer une telle interdiction au centre de l'Europe, dans un pays européen, tel que l'Ukraine se croit être.
Le tribunal régional de Kiev a décidé mardi de suspendre la diffusion de quatre chaînes de télévision russes en Ukraine jusqu'à l'examen par la Cour suprême d'Ukraine d'une requête sur la légalité de leurs activités. Sont notamment concernées la première chaîne publique Pervy kanal, la chaîne publique d'information en continu Rossia 24 ou encore la chaîne NTV. A l'appel des autorités, plusieurs opérateurs câblés ont déjà coupé ces médias.
Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février dernier à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. M.Ianoukovitch a qualifié ces événements de "coup d'Etat". Moscou conteste également la légitimité des décisions de la Rada.
Peuplée en majorité de russophones, la république autonome ukrainienne de Crimée a refusé de reconnaître les nouvelles autorités de Kiev et proclamé son indépendance et la réunification avec la Russie au terme d'un référendum du 16 mars. La Russie et la Crimée ont signé le traité sur le rattachement de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie le 18 mars. Kiev a protesté, dénonçant une "annexion".