Une trentaine de pays participent aux recherches de l’avion des Lignes aériennes malaisiennes qui a disparu le 8 mars des écrans des radars. Les objets flottant au voisinage d’Australie qu’on avait d’abord pris pour les débris du Boeing, restent introuvables.
L’avion qui opérait le 8 mars le vol Kuala-Lumpur – Pékin a disparu des écrans des radars deux heures après avoir quitté la capitale malaisienne. Il transportait 227 passagers et 12 membres d’équipage dont on ignore toujours tout. Les informations contradictoires ne permettent pas de dire avec certitude si l’avion s’est écrasé ou a été détourné.
Ce samedi un satellite chinois a découvert au sud de la zone des recherches dans l’océan Indien objet volumineux de 22 m de large et 30 m de long. Les experts supposent qu’il s’agit d’un débris du Boeing. Les recherches se sont concentrées dans cette région.
Les satellites ont repéré il y a quelques jours au voisinage d’Australie deux objets non identifiés : le premier d’une longueur de près de 24 m et l’autre de 5 m. Les sauveteurs ont supposé qu’il pourrait s’agir de fragments du Boeing disparu. Trois avions (australien, néo-zélandais et américain) ont été immédiatement dépêchés sur les lieux mais n’ont rien découvert. Il faut continuer les recherches, selon Sergueï Melnitchenko, directeur général de l’agence analytique Sécurité des vols :
« On y a dépêché des avions de reconnaissance mais au moment où ils sont arrivés, le temps avait changé et était devenu venteux et pluvieux. On aura du mal à les retrouver dans ces conditions. Pourtant, on voit même depuis le satellite qu’ils ne flottent pas à la surface et que, par conséquent, ils se trouvent depuis longtemps dans l’eau. En fait, tous les objets qui sont capables de flotter finissent par couler. Le temps joue contre les sauveteurs. »
Auparavant, les services de recherche vietnamiens ont également signalé la découverte de débris du Boeing mais on a finalement dû se rendre à l’évidence - ces objets n’avaient rien à voir avec l’avion disparu. Les découvertes de ce genre qu’on fait en divers points de l’océan et qui semble lever un pan du mystère, ne font qu’embrouiller encore davantage les sauveteurs. Les versions et les hypothèses parfois les plus folles ne cessent de se multiplier. De surcroît, les contrôleurs qui était en liaison avec l’avion, sont incapable de dire exactement où l’avion a été repéré pour la dernière fois, fait remarquer Oleg Smirnov, pilote émérite de l’URSS et président du Fonds Partenaires de l’aviation civile :
« Le couloir aérien menant de Kuala-Lumpur vers le Nord est très fréquenté et entièrement balayé par les radars. Chaque avion qui se trouve dans le ciel a à tout moment sa signature radar et toutes les données sont stockées dans la mémoire de l’ordinateur pendant la période nécessaire. Nous sommes donc surpris de constater l’absence de coordonnées du point où l’avion a disparu. C’est vraiment étonnant parce que c’est précisément cette absence de données qui fait naître des suppositions absurdes. »
De plus, les pilotes sont obligé d’informer le contrôleur de tous les incidents et, à plus forte raison, des changements de cap. Or, l’équipage n’a envoyé aucun signal de détresse. Ce qui permet de tirer deux conclusions : soit la catastrophe a été instantanée, soit l’avion a été détourné, poursuit Oleg Smirnov :
« Les appareils comme les Boeing sont dotés d’équipements électroniques capables d’exécuter tous les ordres donnés par l’ordinateur sans intervention humaine à condition d’être programmés d’avance. L’avion disparaît des écrans des radars en cas de chute brusque et n’est visible qu’à des altitudes déterminées. Il disparaît également des écrans s’il plonge au-dessous de 1500 m. »
Le fait que deux passagers se sont servis de faux passeports témoigne en faveur de la version du piratage. En outre, le dernier signal a été repéré par les satellites 7 heures après la disparition de l’avion des écrans des radars. Pourtant, aucun radar en Chine, en Inde, en Birmanie au Laos, au Kazakhstan et en Kirghizie n’a repéré le Boeing malaisien. En supposant que l’avion soit resté entier, les pirates de l’air peuvent l’utiliser à des fins criminelles, estime Sergueï Melnitchenko :
« Si l’avion a pu atterrir et se trouve quelques part au sol en bon état, on peut supposer qu’il sera bourré d’explosifs et lancé contre une cible. La situation est donc très grave. »
Les recherches ont repris aujourd’hui dans l’océan Indien au voisinage de l’Australie. La zone a été réduite et constitue 23 000 km2. T