L'ancien premier ministre italien et ex-président de la Commission européenne Romano Prodi estime que l'Ukraine "ne peut être ni russe ni européenne" et qu'elle doit constituer un "pont" entre la Russie et l'UE.
"Je partage entièrement l'avis de Henry Kissinger (ex-secrétaire d'Etat américain) exprimé dans le Washington Post, à savoir que la thèse selon laquelle l'Ukraine pourrait appartenir à l'un ou à l'autre camp est tout à fait absurde", a déclaré M. Prodi lors de débats publics sur la situation en Ukraine. Une vidéo de son discours a été mise en ligne lundi sur les sites de certains médias italiens.
L'Ukraine est un pays "où les cultures russe et européenne coexistent", affirme M. Prodi. C'est la raison pour laquelle ce pays ne doit pas être considéré comme un "champs de bataille", mais comme un "pont" entre la Russie et l'Europe, estime l'ex-président du Conseil italien.
Selon lui, l'Europe, divisée sur la question ukrainienne, s'est effacée devant la Russie et les Etats-Unis.
"L'Europe ne joue qu'un rôle secondaire. Mais l'Amérique n'a rien à faire en Ukraine. Absolument rien! C'est précisément l'Europe qui aurait dû y exercer sa politique. Mais l'Europe a laissé la situation en Ukraine échapper à son contrôle", a affirmé M. Prodi.
D'après lui, l'Union européenne est actuellement divisée en trois groupes de pays. Le premier comprend des Etats partisans d'une ligne dure à l'égard de Moscou. Le deuxième groupe englobe des pays qui entretiennent des relations d'amitié avec la Russie, tels que l'Allemagne et l'Italie. Ils sont liés à la Russie par des intérêts énergétiques communs. Enfin, le troisième groupe réunit des pays comme la Grande-Bretagne pour lesquels la stratégique atlantique est plus importante que la stratégie européenne.