L'Otan rapproche ses troupes de la frontière russe

S'abonner
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré samedi dans une conversation téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que toute démarche favorisant le détachement de la Crimée du territoire ukrainien rendrait impossible un règlement diplomatique de la crise, écrit mardi le quotidien RBC Daily.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré samedi dans une conversation téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que toute démarche favorisant le détachement de la Crimée du territoire ukrainien rendrait impossible un règlement diplomatique de la crise, écrit mardi le quotidien RBC Daily.

Washington a déjà laissé entendre qu'hormis les sanctions promises contre de hauts fonctionnaires russes il comptait faire pression sur la Russie en renforçant la présence militaire de l'Otan aux frontières russes.

Le président américain Barack Obama, en vacances en Floride avec sa famille, s'est entretenu par téléphone avec les dirigeants des pays baltes pour la première fois depuis le début de la crise en Ukraine."Le président a confirmé l'engagement des Etats-Unis pour la protection collective dans le cadre du traité de l'Atlantique Nord et son soutien à la sécurité et la démocratie de nos alliés baltes", a déclaré la Maison blanche. La projection dans les pays baltes de six chasseurs américains F-15 supplémentaires, appelés à renforcer la sécurité de l'espace aérien des alliés, devrait convaincre ces derniers du sérieux des promesses d'Obama.

A l'heure actuelle, l'ingérence de l'Otan dans la situation en Crimée est exclue, affirment les hommes politiques. Le ministre tchèque de la Défense Martin Stropnicky a confirmé dimanche l'impossibilité d’une telle opération. Cependant, l'accroissement de la présence militaire aux frontières russes et l'accélération de l'intégration de l'Ukraine à l’Otan pourrait devenir la stratégie à long terme de l'Alliance. Si en 2009, d'après le sondage de Pew Research, 21% de la population était en faveur de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et 51% s'y opposaient, aujourd'hui la situation pourrait changer radicalement. Selon l'Agence d'information indépendante de l'Ukraine UNIAN, lors d'un prétendu référendum national sur internet 80 000 personnes se sont prononcées pour l'adhésion à l'Alliance contre 35 000.

L’Otan, pour sa part, semble profiter de la situation en Ukraine pour accroître son budget. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a déclaré sur SkyNews que Londres insisterait sur l'augmentation du budget pour la défense suite aux actions de la Russie en Crimée, lors du sommet de l'Otan en septembre.

L'absence d'unité de l'Occident concernant les sanctions diplomatiques et économiques à adopter contre la Russie poussent les Etats-Unis à renforcer la pression militaire sur cette dernière. Le sommet extraordinaire de l'UE, la semaine dernière, a montré que les puissances européennes n'y étaient par prêtes. "Nous ne pouvons pas nous permettre une politique de sanctions à l'égard de la Russie car depuis que l'Allemagne a renoncé à l'énergie nucléaire nous sommes de plus en plus dépendants des fournitures de gaz russe. Les sanctions frapperaient comme un boomerang l'Allemagne et l'UE", a déclaré Hans-Werner Sinn, directeur de l'institut Ifo de Munich.

"Ces sanctions n'auraient aucune conséquence pour les Etats-Unis car les échanges commerciaux avec la Russie ne sont pas élevés. Théoriquement les USA pourraient même adopter des sanctions contre Vladimir Poutine. Mais à l'heure actuelle on discute de mesures contre des responsables impliqués dans l'exacerbation de la situation en Crimée. Ensuite pourraient être adoptées des sanctions contre des hommes proches de Poutine et ceux qui occupent des postes importants dans l'économie russe. Cependant, l'UE ne soutiendra pas ces sanctions. Des pays tels que l'Allemagne et l'Italie utiliseraient leur droit de veto. Par ailleurs, certains membres de l'UE comme la Pologne, la Suède et les pays baltes pourraient adopter des sanctions conte des entreprises russes", a déclaré Stefan Meister, analyste politique pour les relations internationales au Conseil européen.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала