Viktor Ianoukovitch trouve refuge en Russie

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Les experts pensent que la Russie a accepté de garantir la sécurité de Viktor Ianoukovitch pour des raisons politiques et idéologiques. Toutefois, le fugitif ne lui sera pas d'une grande utilité car même ses anciens collaborateurs lui ont tourné le dos, écrit vendredi 28 février le quotidien Kommersant.

Disparu depuis quelques jours, Viktor Ianoukovitch a refait surface hier pour se proclamer "président légitime de l'Etat ukrainien" et demander la protection du Kremlin. Une source du gouvernement russe a confirmé que cette protection lui serait accordée sur le territoire russe. Les experts pensent que Moscou a pris Ianoukovitch sous son aile pour des raisons politiques et idéologiques. Toutefois, le fugitif ne lui sera pas d'une grande utilité car même ses anciens collaborateurs lui ont tourné le dos, écrit vendredi 28 février le quotidien Kommersant.

Viktor Ianoukovitch avait disparu des radars depuis le 22 février, quand il avait réfuté sa démission dans un enregistrement télévisé, avant de disparaître sans laisser de traces. A la surprise générale, il s'est adressé hier "au peuple ukrainien" via les agences de presse russes. Le communiqué diffusé en son nom annonce qu'il se considère toujours comme le "président légitime de l'Etat ukrainien" et estime que les actions de la Rada, le parlement ukrainien, sont "illégitimes".

Le communiqué explique également que Viktor Ianoukovitch et son entourage ont reçu des menaces de mort, d’où sa demande aux autorités russes de le protéger contre les actions des extrémistes.

Plus tard les agences de presse ont annoncé, se référant aux sources du gouvernement russe, que la demande de Viktor Ianoukovitch avait été satisfaite sur le sol russe.

Selon Fedor Loukianov, président du Conseil pour la politique étrangère et de défense, les autorités russes avaient plusieurs raisons d’abriter Ianoukovitch. Premièrement, il peut être utilisé comme un "atout politique", même si la valeur de cet atout reste douteuse.

Deuxièmement, la raison pour laquelle le Kremlin aurait décidé de sauver Viktor Ianoukovitch pourrait être idéologique. "Pour des raisons purement morales la Russie ne peut pas admettre que Viktor Ianoukovitch se fasse capturer quelque part, tuer ou juger publiquement. L'inaction de Kremlin face au risque d'un procès public d'un homme auquel il est associé - à juste titre ou non - serait préjudiciable pour la réputation du Kremlin", pense l'expert.

Troisièmement, l'expert pense que la Russie a pris la défense de Viktor Ianoukovitch après la signature, le 21 février, d'un accord de compromis entre Viktor Ianoukovitch et les leaders de l'opposition. "Ces accords signés par trois ministres des Affaires étrangères de l'UE prévoyaient que Viktor Ianoukovitch resterait président jusqu'à la fin de l'année. Mais ils ont été immédiatement enfreints et les Européens n'ont même pas réagi. Ils n'ont pas condamné les décisions très douteuses de la Rada et ont tout de suite reconnu les nouvelles autorités. Cela aurait pu donner à Vladimir Poutine l'impression que l'Occident lui avait faux bond, comme d'habitude", déclare Fedor Loukianov. Le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a déclaré dans une interview accordée à CNN que c'est le président russe qui avait persuadé Ianoukovitch au téléphone d'accepter des concessions lors des négociations du 21 février.

 

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