Immigration : Suisse vs Union européenne

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La Suisse a dit : « Qu’elle s’en aille, cette UE ! » Tel est le titre du commentaire consacré au bilan du référendum national sur la limitation des migrations tenu dimanche 9 février en Suisse publié dans le journal Tagesanzeiger.

La majorité des participants : 50,3 % se sont prononcés pour introduire des quotas pour les migrants en quête de travail y compris les citoyens de l’UE. La Suisse n’est pas membre de l’Union mais les accords sur la zone de libre circulation et de libre-échange étaient jusqu’à présent en vigueur entre Bruxelles et Berne.

Le bilan du référendum national est à la une dans les médias de la république alpine où les référendums sont, en vertu de la Constitution, la forme suprême d’expression du Législatif, ce qui est parfaitement logique. Selon les experts, ce pays est un exemple éloquent des nouvelles tendances de la mondialisation et de son effet secondaire, notamment l’intolérance aux migrants.

La majorité : 50,3 % est, d’ailleurs, minimale. Près de la moitié des participants au référendum ont décliné l’initiative des populistes de droite. Cela concerne tout particulièrement les régions francophones et celles où prédomine l’allemand. Néanmoins, selon le journal Süddeutsche Zeitung, il est possible que le bilan du référendum soit un avertissement sérieux pour l’UE. « Bravo à la Suisse ! C’est là une authentique démocratie ! », s’exclame sur Internet le vice-président du Front national français Florian Philippot. Son confrère britannique, le leader du parti de l’indépendance Nigel Farage, qualifie la Suisse d‘«intelligente et sage». Or, le chef de chaire d’intégration européenne de l’Institut d’Etat des relations internationales du ministère russe des AE (MGIMO) Nikolaï Kavechnikov estime la panique déplacée :

« Le bilan du référendum aura une grande importance pour les relations entre la Suisse et l’UE, dit l’expert. Il faudra envisager aux pourparlers la révision de toute une série d’accords permettant à la Suisse de participer eau marché intérieur de l’UE. Cependant, je ne dirais pas que les résultats du référendum assureront de nouveaux atouts aux eurosceptiques. »

Le député du parlement suisse du parti social-démocrate Andreas Gross ne partage pas, lui non plus, l’opinion des populistes.

« Certes, les problèmes subsistent mais il est impossible de les régler en régulant le nombre de migrants, a dit Gross dans une interview radiophonique. Les spécialistes hautement qualifiés ne se rendront plus chez nous s’ils sentent la discrimination. Or, la Suisse en a besoin, en premier lieu des spécialistes allemands. »

La moitié des exportations suisses sont destinées actuellement aux pays de l’UE et on ne sait pas pour le moment qui gagnera le plus des résultats du référendum. Il a été déclaré à la réunion des chefs des diplomaties des pays de l’UE tenue le 10 février à Bruxelles que l’UE envisagerait les conséquences de ce qui s’est produit sur « tout l’éventail des relations » entre l’UE et la Suisse. T

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