Drones : les guerres hors la loi

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Les Etats-Unis révéleront début 2014 leur nouvelle stratégie de sécurité nationale où seront indiqués les objectifs de l’étape suivante de la lutte contre Al-Qaïda. L’élaboration de ce document s’accompagne des critiques de plus en plus virulentes en ce qui concerne les méthodes de cette lutte.

L’usage des drones par les Américains conduit à l’anarchie et aboutit à de nouveaux conflits armés dans le monde, estiment les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur les droits de l’homme Ben Emmerson et Christof Heyns. Dans leur étude ils indiquent que les Etats-Unis attaquent les combattants à l’étranger en disant que la guerre contre Al-Qaïda ne connaît pas de frontières. Mais si en suivant cette logique les autres pays trouvent un prétexte pour mener des attaques sur le territoire de leurs voisins, il y aura un effet de domino.

Dans son rapport de mai 2013 l’International Crisis Group les drones sont qualifiés de méthode la moins efficace de la lutte contre le terrorisme car ils ne remédient pas aux problèmes les plus importants. Au micro Vladimir Shcherbakov :

Les Etats-Unis utilisent leurs drones pour attaquer et éliminer les leaders des terroristes. Ces leaders, ils seront remplacés par d’autres. Mais ce sera quand-même un coup sensible porté à un groupe terroriste à qui il prendra du temps pour s’en remettre, surtout si le chef de ce groupe tenait des ficelles financières. 

Une vingtaine de commandants de haut rang d’Al-Qaïda, plus de 2 200 terroristes et entre 400 et 900 civils ont été éliminés par les drones au Pakistan depuis 2004. Compte tenu du fait que la plupart des bases des extrémistes sont situées dans la région tribale pachtoune à la frontière afghane l’armée pakistanaise a une marge de manœuvre très restreinte étant obligée de respecter le statut semi-autonome de cette région. Le drone constitue donc le seul moyen d’éliminer un leader des terroristes. Il n’y a qu’un mais : la population locale et les défenseurs des droits de l’homme du monde entier sont mécontents. Il semblerait que c’est pour rassurer les ONG que le président américain Barack Obama propose de transmettre à l’armée les principales fonctions concernant les drones qui relèvent actuellement de la CIA.

Les tentatives de réunir tous les efforts des différents agences relatifs à la gestion des drones ont toutes échoué notamment à cause de l’incompatibilité des équipements et canaux de télécommunication. Mais la cause principale est ailleurs : selon le journal The Washington Post la CIA ne veut pas perdre son rôle dans cette « guerre des drones ». Et la guerre continuera tant qu’il n’existe pas de normes juridiques internationaux en la matière.

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