Le conflit armé provoqué par une tentative de coup d'Etat au Soudan du Sud a forcé plus de 80.000 personnes à quitter leurs foyers pour se réfugier dans des endroits moins dangereux, a annoncé mardi le site d'information Al-Quds al-Arabi, citant le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies.
Selon l'OCHA, les bases de l'ONU au Soudan du Sud ont accueilli à elles seules près de 45.000 réfugiés. De nombreux habitants de villes sud-soudanaises ont trouvé refuge à la campagne. La moitié des 10 Etats du pays sont actuellement le théâtre d'affrontements armés qui s'accompagnent de massacres perpétrés selon le principe ethnique. Les rebelles ont établi leur contrôle sur la ville de Bor, chef-lieu de l'Etat de Jonglei, et la ville de Bantio, chef-lieu de l'Etat d'Unité (Al-Wahda).
D'après Al-Quds al-Arabi, le nombre exact de morts est pour le moment impossible à établir. Cependant, estime le site, ce nombre est largement supérieur à 500 personnes.
Le personnel de l'ONU en poste au Soudan est en outre préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire dans la zone des hostilités. D'ores et déjà, ces régions sont confrontées à une grave pénurie de vivres et de médicaments.
Des affrontements armés entre les Nuer et les Dinka, deux groupes ethniques importants du pays, ont éclaté dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier dans la capitale sud-soudanaise, Djouba. Le président du pays Salva Kiir a alors évoqué une tentative de coup d'Etat. Issu de l'ethnie Dinka, le dirigeant en a accusé l'ancien vice-président de l'ethnie Nuer, Riek Machar, destitué il y a quelques mois.
Depuis, les combats se sont propagés à travers le pays et les rebelles ont réussi à occuper plusieurs villes. Le bilan des affrontements s'élève à plus 500 morts.
6.870 casques bleus sont actuellement déployés dans ce pays africain qui a obtenu son indépendance en 2011.