L'UE a mandaté la Commission européenne pour négocier avec la Russie au sujet du gazoduc South Stream, a annoncé jeudi le commissaire européen Günther Oettinger lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des ministres de l'Energie des pays membres de l'UE.
"Nous avons tenu aujourd'hui des consultations avec les ministres de ces pays et avons décidé que la Commission européenne serait chargée d'assurer le respect de la législation européenne lors des négociations avec nos partenaires russes", a déclaré M. Oettinger. La Commission "participera également aux négociations visant à apporter les modifications nécessaires aux accords intergouvernementaux bilatéraux entre la Russie et six pays de l'UE concernant le gazoduc South Stream", a indiqué le commissaire européen.
"Ce thème sera abordé à Moscou en janvier", a-t-il ajouté.
Selon M. Oettinger, le gazoduc South Stream constitue un élément important du réseau énergétique européen. "Nous ne nous opposons pas à ce projet. Nous cherchons seulement à garantir l'application des règles européennes", a conclu le commissaire.
Début décembre, la Commission européenne a adressé une lettre officielle au ministère russe de l'Energie, soulignant la nécessité de réviser les accords conclus avec les pays transitaires qui accueilleront le gazoduc South Stream. Selon la Commission, les accords bilatéraux signés par la Russie avec l'Autriche, la Bulgarie, la Hongrie, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et la Serbie violent la législation de l'UE.
D'une capacité de 63 milliards de m³ de gaz, le projet South Stream est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine. Le gazoduc, qui comprendra quatre conduites de 15,75 milliards de m³ chacune, doit entrer en service au premier trimestre de 2016 pour atteindre sa pleine capacité en 2018.
Une partie du pipeline passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare. Pour réaliser la partie terrestre du gazoduc, la Russie a signé des contrats bilatéraux avec la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et l'Autriche.
Bruxelles estime que ces contrats vont à l'encontre de la législation européenne.