Prisonniers de mauvaise conscience

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Je suis absolument certain que Barack Obama a poussé un grand soupir de soulagement en apprenant que les Russes ont réussi à convaincre Bachar al-Assad de mettre son arsenal chimique sous contrôle international. Ce n’est pas par hasard en tout cas que le président américain s’est tout de suite empressé d’assurer la communauté internationale que les Etats-Unis ne cherchent nullement à devenir gendarme mondial.

C’est là une intention parfaitement louable, encore que M. Obama aurait été, à mon avis plus précis s’il employait en l’occurrence le terme « redevenir ». Mais en fin de compte c’est un détail peu important dans une situation où l’administration américaine manifeste une sagesse exemplaire en ayant accepté en principe la solution en Syrie proposée par Moscou.

Par contre les alliés européens des Etats-Unis et surtout la Grande-Bretagne et la France cherchent à mettre en doute la sincérité du Kremlin pour suggérer qu’il s’agit en l’occurrence d’un savant subterfuge tactique, que les Russes pensent moins à arrêter le carnage syrien qu’à protéger un régime qui est leur alter ego, et qu’ils sont guidés par leur désir permanent de mettre des bâtons dans les roues des pays occidentaux. Ils restent absolument sourds aux arguments qui contredisent cette conviction absolument artificielle et qui ne tient compte des opinions compétentes opposées. Comme par exemple celle des experts du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui viennent de demander de conduire devant le tribunal international les parties belligérantes en Syrie, étant donné qu’elles sont toutes les deux coupables de crimes de guerre punissables par le droit international.

Il y a encore quelques jours John Kerry, actuel secrétaire d’Etat, prônait la frappe militaire immédiate sur la Syrie sans vouloir attendre la conclusion des inspecteurs de l’ONU chargés d’étudier les détails de l’attaque chimique à Damas. Pourtant, quand il était sénateur à l’époque de l’intervention en Irak, ce même John Kerry ne cessait de répéter que les États-Unis devraient attendre le rapport d'inspections des Nations unies avant de s'engager dans une action militaire. Comment expliquer cette volte-face à retardement ? Le régime de Saddam Hussein était-il moins cruel et moins abject que celui de Bachar al-Assad ?

On a toutes les rasions de poser ces questions compte tenu du fait que les conséquences de la chute forcée du régime syrien promettent d’être autrement plus graves que celles de la disparition de Saddam Hussein. Cela dans la mesure où les factions islamistes de l’opposition syrienne s’imposent d’ores et déjà à sa faction bcbg.

Quant à la France, elle continue d’appeler à l’intervention militaire en Syrie même dans une situation où les chances d’un règlement diplomatique semblent bien réelles. Toutefois elle se garde bien de s’attaquer à elle seule à l’armée syrienne tout en expliquant qu’elle n’a pas suffisamment de forces pour mettre à mal le dragon syrien.

Ce qui démontre une fois de plus qu’on doit vivre selon ses moyens.

 

 

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