Le rythme de la croissance économique américaine n'est pas aussi élevé que l'on voudrait, a déclaré d'emblée Vladimir Poutine au cours de la première réunion des chefs d'Etat du G20, écrit vendredi le quotidien RBC Daily.
Et pendant le dîner de travail à Peterhof, le président russe a finalement forcé son homologue américain à évoquer le dossier syrien.
Les dirigeants du G20 ont commencé à arriver pour la première réunion de travail à 15h30, accueillis par l'hôte du sommet, Vladimir Poutine, sur le gazon du palais Constantin. Les appareils photos qui suivaient l'arrivée des dirigeants étaient figés, attendant Barack Obama.
Le président américain est arrivé avant-dernier. Contrairement à ses homologues qui ont profité des limousines mises à disposition par la Russie, le président américain a préféré sa Cadillac immatriculée à Washington. Un sourire tendu est apparu sur le visage d'Obama quand il a serré la main de Vladimir Poutine.
Comme prévu, la réunion de travail a porté sur l'économie, notamment américaine. Celle-ci retrouve le chemin de la croissance, "ce qui nous réjouit tous", a déclaré Poutine, "mais pas aussi rapidement qu'on voudrait". Le président russe a également salué les premières "pousses" de la reprise en Europe, craignant toutefois le retour de la récession. Puis il a suggéré d'évoquer la situation en Syrie pendant le dîner de travail à Peterhof, pour ne pas "tout mettre dans le même sac".
Le président américain a évité de manière ostentatoire tout sujet sortant de l'ordre du jour économique. La visite en Russie n'a pas été tâche facile pour lui. Pour commencer, Obama a renoncé à sa visite à Moscou pour s'entretenir avec Poutine, puis la Maison Blanche a refusé tout contact avec les dirigeants russes au G20 de Saint-Pétersbourg.
La Syrie est devenue la pierre angulaire du conflit russo-américain. Obama a en effet demandé au Congrès l'autorisation de bombarder la Syrie en contournant l'Onu à la veille du G20, ce qui a été perçu par le Kremlin comme un refus de négocier, a déclaré une source haut placée. La déclaration du secrétaire à la Défense Chuck Hagel disant que Moscou avait fourni des armes chimiques à la Syrie n'a rien arrangé, de même que le refus du président de la Chambre des représentants John Boehner de recevoir la délégation de députés russes. Sous une telle pression, Poutine n'a pas pu se retenir de dire "Il ment, ce n'est pas bien !" en parlant du secrétaire d'Etat John Kerry qui a déclaré au congrès qu'Al-Qaïda n'était pas présent en Syrie.
Néanmoins, les relations entre Poutine et Obama sont "constructives", selon le porte-parole du président russe Dmitri Peskov. "Même si ces derniers temps les différends sérieux sont très nombreux".
Le Kremlin ne perd pas espoir que Poutine et Obama se rencontrent au moins "debout". "Ils passeront deux journées au sommet, il est fort probable qu'un tel entretien se tienne tout de même", suppose Peskov.