Le radar russe d’Armavir au Sud de la Russie a enregistré mardi le tir de deux engins balistiques à 10h16 heure de Moscou. La trajectoire des engins passait de la partie centrale de la Méditerranée vers le littoral oriental. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou en a informé le président russe Vladimir Poutine.
Néanmoins, la réaction de la communauté internationale a choqué les experts russes. Il a fallu attendre des heures avant de connaître l’auteur des tirs. On a eu l’impression qu’ils n’avaient été détectés que par Moscou. L’Alliance atlantique et l’UE se sont abstenues de tout commentaire. Paris et Rome ne disposaient pas d'informations concernant les tirs des deux engins balistiques. Le Pentagone s’est empressé de déclarer que les lancements n’avaient pas été effectués depuis les sous-marins américains se trouvant en Méditerranée près du littoral syrien. Auparavant, Tel-Aviv avait affirmé ne pas être au courant des tirs balistiques. Pourtant, le ministère israélien de la Défense a annoncé qu’il s’agissait de tirs d'essais de missiles-cibles utilisés pour tester les systèmes de défense antimissile de l’Etat hébreu. Ces tirs ont été menés conjointement avec les Etats-Unis.
De tels tests sont extrêmement inopportuns à l’heure actuelle. Ils ne peuvent qu’aggraver la situation, estime Evguénia Voïko, chargée de recherches à la chaire de Politologie appliquée à l’Université des finances auprès du gouvernement russe.
« La situation est extrêmement tendue et toute démarche de ce type est susceptible d’engendrer une riposte. C’est pourquoi, tous les acteurs du conflit – notamment la Syrie et la Russie – sont soumis à un test destiné à vérifier leur réaction. »
Cette mesure visant à tester, surtout psychologiquement, les acteurs volontaires et involontaires du drame qui se joue dans la région, pourrait n’être pas la dernière. T