Syrie: les "colombes" sauvent Damas

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Les ministères américains sont divisés sur la question syrienne et ça commence à se voir, écrit le quotidien Rossiïskaïa gazeta du 24 juillet 2013.

Les ministères américains sont divisés sur la question syrienne et ça commence à se voir, écrit le quotidien Rossiïskaïa gazeta du 24 juillet 2013.

De même que pendant la crise des missiles de Cuba, la Maison-Blanche hésite entre la paix et la guerre.

Paradoxalement, c’est le secrétaire d'Etat John Kerry qui propose de bombarder l'armée de Bachar al-Assad et Martin Dempsey, président du Comité des chefs d'état-major des forces armées, penche pour la non-intervention. Ce dernier met en garde les hommes politiques contre les conséquences que pourraient avoir des actions irréfléchies en Syrie. "Nous ne pouvons par lâcher quelques bombes ou lancer quelques missiles contre la Syrie en espérant que cela suffira pour mettre un terme au conflit", livre-t-il notamment à la presse américaine.

Cette fois le Pentagone sort ses arguments : des chiffres. Selon le New York Times, dans sa lettre adressée au président de la commission des forces armées du sénat américain Carl Levin, Dempsey estime que des centaines d'avions, y compris embarqués, seraient nécessaires pour des attaques limitées à distance contre les positions de l'armée syrienne (plus de 700 vols opérationnels). La prise de contrôle des arsenaux d'armes chimiques devrait être soutenue par plusieurs milliers de soldats des unités d'élite. L'opération aérienne coûterait aux contribuables américains un milliard de dollars par mois pendant au mois un an. Compte tenu des opérations au sol, les dépenses seront significativement supérieures.

Selon Dempsey, les risques liés à la mise en place d'une zone-tampon le long de la frontière syrienne pour protéger l'opposition "sont les mêmes que pour l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, à cela près que l'armée syrienne pourrait attaquer ces positions". Inutile d'énumérer tous les difficultés liées à la participation directe des USA au conflit syrien citées par le général. Le sens de la lettre est évident : le Pentagone est persuadé que l'opération en Syrie serait comparable à l'opération en Afghanistan en termes d'ampleur et de dépenses financières pour les USA.

Les différends sur ce sujet ne s’expriment pas qu’entre les républicains et les démocrates mais aussi entre les ministères. Après de longs débats avec la Maison blanche les commissions spéciales pour le renseignement des deux chambres du congrès américain ont approuvé le plan modifié pour les livraisons d'armes à l'opposition syrienne – plan qu'elles avaient jusqu’ici rejeté à l'unanimité. Selon la presse américaine, cet accord est devenu possible grâce aux explications et aux précisions apportées par le vice-président, le secrétaire d'Etat et le directeur de la CIA. La décision de lancer les livraisons a une signification politique pour l'administration Obama : elles étaient le principal atout des USA pendant les conférences internationales auxquelles participait l'opposition syrienne.

Début août le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite aux Etats-Unis. Il devrait rencontrer son homologue à plusieurs reprises. A l'ordre du jour : la situation en Syrie et les perspectives d'une nouvelle conférence internationale pour le règlement du conflit dans ce pays. La Maison blanche espère que d'ici là, grâce aux livraisons d'armes américaines, l'opposition syrienne stoppera l'armée d'al-Assad et reprendra au moins une partie des positions perdues. Dans le cas contraire les représentants de l'opposition refuseront de participer à une conférence sur la Syrie pour ne pas se retrouver dans la position désavantageuse du camp défait. A son tour, le vice-premier ministre syrien Qadri Jamil a confirmé en Russie que tous les contrats militaires russo-syriens conclus précédemment restaient en vigueur.

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