Ce n'est pas au Conseil de sécurité de l'ONU d'autoriser l'entrée d'inspecteurs des Nations unies en Syrie, mais aux autorités de ce pays, a déclaré vendredi aux journalistes l'ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine.
La porte-parole du département d'Etat américain, Jennifer Psaki, a affirmé jeudi lors d'un point de presse à Washington que "la Russie bloquait les efforts du Conseil de sécurité visant à assurer l'accès de l'ONU au territoire syrien en vue d'enquêter sur toutes les affirmations [concernant l'usage d'armes chimiques] et notamment sur celles qui sont dignes de confiance".
"Ce n'est pas au Conseil de sécurité d'autoriser cet accès, il faut que le gouvernement syrien se mette d'accord sur cette question avec le secrétariat de l'ONU", a indiqué pour sa part le diplomate russe.
Il a réaffirmé que la Russie avait présenté aux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU des preuves de l'usage d'armes chimiques par les rebelles syriens, ces preuves étant obtenues suite à l'analyse des échantillons prélevés par des experts russes à Alep. Ces derniers ont établi que du gaz sarin y avait été utilisé le 19 mars.
La commission d'enquête présidée par le professeur suédois Ake Sellström a été instituée à la demande du gouvernement syrien après l'utilisation d'armes chimiques par l'opposition anti-Assad dans les environs d'Alep. Or, suite à la pression exercée par des pays occidentaux, la commission a réclamé l'accès non seulement à Alep, mais à l'ensemble du territoire syrien. Cette démarche a éveillé la méfiance de Damas qui y a vu une analogie avec le "scénario irakien" mis en œuvre pour renverser le régime de Saddam Hussein.
La commission a finalement recueilli des informations dans des pays tiers.