Pour rester objectif il convient de dire que cette disparité des prix ne se limite pas aux frontières de l’UE. Au-delà elle est encore grande. Ainsi, le niveau maximum des prix est enregistré en Norvège, où pour les boissons alcoolisées, par exemple, il représente 288% par rapport à la moyenne européenne. Tandis que la vie s’est avérée encore moins chère qu’en Bulgarie seulement en Albanie et en Macédoine, qui souhaitent adhérer à l’UE.
De cette façon, 15 après le passage à la monnaie commune dans l’UE, cette organisation n’a pas réussi à égaliser les indicateurs économiques et sociaux des Etats membres. Et la crise financière en cours n’a fait que ressortir une telle disparité. Ladite situation a obtenu une importante dimension politique. Car des pays à un niveau de vie plus bas se prononcent traditionnellement en faveur d’une participation plus active de l’UE, de ses fonds et instituts au règlement de leurs problèmes nationaux. Par contre, des Etats plus aisés sont censés appartenir au camp des « eurosceptiques ».
Il ne faut pas tenir pour responsable de tous les problèmes économiques et sociaux de l’UE la monnaie unique ou encore la direction de l’UE, a noté dans un entretien avec notre correspondant le professeur de l’Académie russe des Finances Boris Roubtsov :
Là il est difficile de trancher, parce que, d’un côté, la participation à la zone euro impose certains engagements à un pays et, de l’autre, cela a permis, par exemple, à la Grèce de bénéficier d’une aide financière très considérable de la part d’autres membres de la zone euro. Cela fait qu’il n’y a pas là de solution ou de recommandation univoque.
Bien entendu, la disparité des niveaux de prix de denrées alimentaires et de boissons ne saura pas par elle-même provoquer des bouleversements sociaux en Europe. Mais ces clivages et incertitude en Europe ne manquent pas d’inquiéter.