L’appel d’offre concernant la livraison des obusiers est réalisé dans le cadre du programme de modernisation de l’armée indienne. Ce programme de réarmement devrait être financé à la hauteur de 3,5 milliards de dollars. Depuis quelques années, l'Inde opte pour une diversification des livraisons d’armement. C’est pourquoi il n’est pas surprenant que plusieurs sociétés étrangères aient remporté l’appel d’offre.
L'Inde a choisi ainsi l’hélicoptère de combat Apache, mais a rejeté la proposition américaine de livrer des avions militaires, leur préférant les Rafales français. Dans le même temps, le pays coopère avec la Russie pour construire un chasseur de cinquième génération.
La société L&T participe à l’appel d’offre en commun avec la société Sud-coréenne Samsung Techwin. Ces deux sociétés proposent un obusier de 155 mm sur la base d'un appareil automoteur, à condition que ces armes soient assemblées en Inde. La Russie pourrait proposer un système d’artillerie automotrice Msta, qui a déjà été testée dans les combats et subit des modernisations régulièrement, indique le rédacteur en chef du site Vestnik PVO (Bulletin de la défense antiaérienne) Saïd Aminov.
« Le système Msta est adapté au calibre des missiles russes, mais aussi au calibre des missiles de l’OTAN. Il est équipé d'un système de guidage automatique et de contrôle du feu. L'appareil est en service dans l'armée russe et dans plusieurs pays étrangers. Récemment, la Russie a livré ce système au Venezuela ».
L'armée indienne attache beaucoup d’importance aux moyens de guerre modernes. C’est l’un des pays qui est en passe de devenir une superpuissance régionale, analyse le rédacteur en chef de la revue Natsionalnaïa oborona (Défense nationale) Igor Korotchenko.
« L'Inde a des pays rivaux sur le plan militaire, politique et géopolitique. Il s’agit du Pakistan et de la Chine. Par conséquent, le pays fait tout son possible pour moderniser son armée, y compris le développement de l’armée de terre. Le réarmement et la modernisation des armes constitue l’une des tendances de la construction de la défense d’aujourd'hui dans le pays. L’Inde renforce sa capacité et continuera à acheter des armes en quantité croissante ».
Outre Rosoboronexport, la société française Thalès, le groupe américain General Dynamics, et l'IAI israélienne sont en lice pour remporter cet appel d’offres. La victoire de la Russie dépendra de la manière dont le pays construira sa politique marketing lors des négociations, souligne Igor Korotchenko.
« Nos systèmes de défense antiaérienne, les plus petits, mais aussi ceux qui ont un grand rayon d’action, sont très efficaces, car ils possèdent un grand potentiel dans le domaine de la défense antimissile non stratégique. C’est pourquoi nous devons collaborer étroitement avec la Syrie ».
Compte tenu du fait que le système de défense antiaérienne est construit en Inde grâce aux technologies américaines et israéliennes, la Russie aura du mal à remporter l’appel d’offre. Mais Moscou peut proposer par exemple des systèmes de défense antimissile Antey-2500 à grand rayon d’action. Ces dispositifs sont capables d’assurer une défense antiaérienne à grande distance, tout en créant un système de défense antimissile contre des missiles de moyenne portée. N