Les Etats-Unis continuent à renforcer leur système de défense antimissile, ce qui rend nécessaire de garantir que ce système n'est pas dirigé contre la Russie, indique un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères diffusé lundi en réponse à la décision du Pentagone de renoncer au déploiement de missiles intercepteurs en Pologne.
Certains analystes se sont empressés de présenter cette démarche comme une concession faite par Washington à Moscou.
"Nous constatons que les Etats-Unis continuent à pratiquer une politique visant à renforcer leur système mondial de défense antimissile et à le rendre plus efficace. Nous estimons que ce facteur confirme la nécessité de concevoir des garanties juridiquement contraignantes attestant que les efforts antimissiles américains ne sont pas dirigés contre la Russie", lit-on dans le communiqué.
Selon le document de la diplomatie russe, ces garanties doivent contenir des "critères militaires et techniques" confirmant que le bouclier américain est destiné à "parer aux menaces d'attaques balistiques surgissant à l'extérieur de la région euro-atlantique".
Le chef du Pentagone Chuck Hagel a annoncé vendredi que les Etats-Unis ont décidé de renoncer au déploiement de missiles intercepteurs supplémentaires en Pologne. Selon M. Hagel, la mise en place d'une capacité de défense antimissile en Europe a été remise à 2022, faute de ressources budgétaires suffisantes. A cette occasion, le Pentagone a décidé d'utiliser les fonds affectés à l'implantation de missiles SM-3 IIB en Pologne pour déployer des missiles intercepteurs supplémentaires en Alaska et en Californie afin de contrer la menace d'attaques balistiques émanant de Pyongyang.