Des barres d'aluminium qui auraient pu servir à l'assemblage de centrifugeuses d'enrichissement d'uranium et soupçonnées de provenir de Corée du Nord ont été saisies par des douaniers japonais à bord d'un cargo singapourien, ont annoncé lundi les médias nippons, citant le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga.
Le navire, qui est entré en août dernier dans le port de Tokyo, transportait 70 barres d'aluminium visiblement fabriquées en Corée du Nord. L'expertise qui a duré six mois a confirmé que cinq barres avaient la solidité et les dimensions suffisantes pour servir à la construction d'une centrifugeuse d'enrichissement d'uranium. Certaines barres portaient également l'inscription DPRK (Democratic People's Republic of Korea).
Ces éléments ont permis aux autorités japonaises de considérer la cargaison saisie comme faisant l'objet des sanctions décrétées contre Pyongyang par le Conseil de sécurité de l'ONU en réponse au deuxième essai nucléaire nord-coréen en 2009. Le gouvernement japonais a déjà annoncé avoir officiellement informé le Conseil de sécurité de la nature de la cargaison.
Le Conseil de sécurité a décrété des sanctions contre la Corée du Nord après les deux premiers tests nucléaires effectués par Pyongyang en 2006 et en 2009. En février dernier, la Corée du Nord a réalisé son troisième test. En réponse, le Conseil de sécurité a imposé de nouvelles sanctions contre Pyongyang.
Ces sanctions visent notamment à réprimer les activités illégales de diplomates nord-coréens, en permettant d'inspecter les valises diplomatiques pour empêcher le transport de sommes importantes destinées à financer le programme nucléaire et balistique de Pyongyang. En outre, la nouvelle résolution du Conseil de sécurité rend obligatoires les inspections de cargaisons suspectes en provenance ou à destination de la Corée du Nord.