La police indienne a lancé une enquête pénale sur le virement de 55.000 dollars de Londres sur le compte d'une femme dont le mari participe aux manifestations de protestation contre la construction de la centrale nucléaire de technologie russe à Kudankulam, ont rapporté les médias indiens.
"Nous enquêtons sur cette transaction suspecte, parce que l'époux d'Ambika, Thavasi Kumar, participe aux actions de protestation contre la centrale nucléaire", a indiqué un représentant de la police de l'Etat indien du Tamil Nadu (sud) cité par l'agence PTI.
Les fonds auraient été virés par un informaticien nommé Anand travaillant à Londres, selon la police.
Les opposants portant des drapeaux noirs ont essayé lundi de bloquer le chantier à Kudankulam à l'occasion du 2e anniversaire de l'accident nucléaire à la centrale japonaise de Fukushima-1. Les manifestants se sont installés à 500 m de la centrale dont le premier réacteur est déjà presque prêt à l'exploitation. Quelque 4.000 policiers assurent l'ordre public dans cette région.
L'ambassadeur de Russie en Inde Alexandre Kadakine a déclaré fin décembre dernier que les actions de protestation contre la centrale de Kudankulam étaient financées par des ONG étrangères.
Prévu à la fin 2011, le lancement du premier réacteur a été ajourné suite à des manifestations d'habitants réclamant l'arrêt du chantier. En octobre 2011, des opposants au nucléaire ont bloqué les routes menant au site, coupant son accès à des ingénieurs et constructeurs. En mars 2012, le gouvernement de l'Etat indien du Tamil Nadu a décidé de relancer les travaux.
Le chantier de la centrale de Kudankulam a été inauguré en 2002, en vertu d'un accord de coopération intergouvernemental signé le 20 novembre 1988 entre l'URSS et l'Inde et d'une annexe à l'accord signée par la Russie et l'Inde le 21 juin 1998. La première phase du projet prévoyait la construction de deux réacteurs VVER-1000 de 1.000 MW chacun. Fin 2008, les parties ont signé un accord sur la construction de quatre autres réacteurs sur le même site.