Les États-Unis ont dépensé au cours du dernier exercice en Asie Centrale plus d'1,3 milliard de dollars (plus d'un milliard d'euros) en achats pour leurs troupes en Afghanistan. C’est sept fois plus qu’il y a un an. On ne précise pas le détail des achats mais on sait que la liste inclut les produits alimentaires, l’eau et les matériaux de construction. Mais le gros de ce montant a été dépensé pour l’achat d’autres biens, estime le politologue Mikhaïl Troïtski.
« On peut supposer qu’il s’agit de l'achat du carburant et des lubrifiants dans les États voisins parce que c’est moins cher que de es transporter par mer. De surcroît, c’est plus sécurisé que par rapport au transit via le Pakistan ou les convois sont souvent attaqués ».
C’est Achkhabad qui a raflé la part du lion de la galette américaine. Le Pentagone a dépensé plus de 820 millions de dollars (635 millions d'euros) au Turkménistan et les experts pensent que les achats portaient principalement sur les produits pétroliers dans cette république riche en hydrocarbures. Les militaires américains ont également dépensé 218 millions en Kirghizie (168 millions d'euros), 137 millions au Kazakhstan (106 millions d'euros), près de 106 millions en Ouzbékistan (82 millions d'euros) et plus de 11 millions au Tadjikistan (8 millions d'euros). Les experts ont été surpris de constater que les États-Unis ont dépensé mois d’argent en Ouzbékistan qu’en Kirghizie et au Kazakhstan. Cette « dérive » n’a cependant rien à voir avec les préférences politique,affirme le président de la Fondation « Nouvelle Eurasie » Andreï Kortounov.
« Je ne pense pas que ces chiffres reflètent certaines préférences puisque nous savons que les relations entre Washington et Tachkent sont au beau fixe ces derniers temps. Par conséquent, la stratégie financière américaine ne vise pas à punir l’Ouzbékistan ou à désapprouver la politique intérieure de Karimov ».
L’accroissement des dépenses dans trois républiques d’Asie Centrale est liée au changement de la stratégie globale des États-Unis dans la région. Le retrait du gros du contingent américain en Afghanistan est fixé pour 2014. En même temps, les relations entre les États-Unis et le Pakistan ont dernièrement pris un sérieux ombrage. Dans ce contexte, Washington est obligé de rechercher une alternative au corridor de transit sud qui passe par la République Islamique. Le corridor nord qui passe par l’Asie Centrale commence à devenir préférable et le Pentagone doit dépenser plus pour le faire fonctionner. De plus. Les achats de marchandises dans les républiques d’Asie Centrale les rendent plus loyales envers les Etats-Unis. /L