Les positions de la Russie et de l'Otan sur le déploiement d'un bouclier antimissile en Europe étant divergentes, les parties tiendront prochainement des consultations, a annoncé aux journalistes le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
"Nous avons convenu de procéder prochainement à des consultations", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre du Conseil Russie-Otan à Bruxelles au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Après avoir constaté que les positions de Moscou et de l'Alliance sur la défense antimissile étaient diamétralement opposées, M. Lavrov a évoqué le sommet Russie-Otan tenu en novembre 2010 à Lisbonne. Ses participants ont alors décidé d'analyser conjointement les risques balistiques.
"Nous étions prêts à faire cette analyse, mais, comme vous le savez, le conseil de l'Otan a adopté une décision qui a consacré la fameuse approche graduelle proposée par les Etats-Unis", a indiqué M. Lavrov.
Selon lui, les prochaines consultations doivent montrer à Moscou si l'Alliance atlantique envisage réellement de l'associer à l'analyse des risques nécessitant la mise en place d'une capacité de défense antimissile balistique en Europe.
Lors du sommet Russie-Otan à Lisbonne, Moscou et Washington ont convenu de coopérer dans le domaine de la défense antimissile européenne. Or, les parties n'ont jamais réussi à s'entendre sur l'architecture du futur bouclier. En outre, les Etats-Unis ont refusé de garantir que le futur bouclier ne serait pas dirigé contre le potentiel nucléaire russe.
L'Alliance atlantique insiste sur la mise en place de deux systèmes indépendants, mais coordonnés: l'un russe, l'autre otanien. Moscou propose pour sa part de créer un système indivisible intégrant les dispositifs des deux parties.