Un tribunal de Moscou a reconnu comme extrémistes les vidéos filmées par le groupe punk Pussy Riot, auteurs d'une "prière punk" dans une cathédrale de Moscou, rapporte jeudi l'Agence russe d'information juridico-légale RAPSI.
Ainsi, le tribunal a satisfait les exigences du parquet selon lesquelles l'accès libre à ces vidéos pouvait "entraîner une incitation à la haine raciale" et portait atteinte aux droits d'un "certain groupe de personnes".
Selon les experts dont les conclusions ont été dévoilées par la juge, les vidéos des performances réalisées par les punkettes de Pussy Riot contiennent des "appels dissimulés" à l'organisation de troubles de masse à l'instar d'Occupy Wall Street ou des pays arabes. Les experts ont également détecté un appel adressé aux employés des forces de l'ordre visant à "attirer une partie d'entre eux" du côté des protestataires.
La juge a rendu le verdict sans avoir regardé les vidéos en question, se limitant à consulter leur description et les photos fournies par l'accusation. Désormais, l'accès aux vidéos du groupe sur internet devra être bloqué.
Le 17 août dernier, un tribunal de Moscou a reconnu trois des cinq membres du groupe punk féministe Pussy Riot - Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova - coupables de hooliganisme et les a condamnées à deux ans de colonie pénitentiaire pour avoir improvisé une "prière punk" devant l'autel de la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou. Lors de leur prière, les femmes ont supplié la Sainte Vierge de "chasser Poutine". Une vidéo de cette performance est toujours disponible sur Internet. L'affaire a suscité un fort retentissement international. En appel, la justice russe a transformé la peine d'Ekaterina Samoutsevitch en sursis, autorisant sa libération immédiate le 10 octobre dernier.